Les courtiers de Wall Street, ébranlés par une saison de résultats d'entreprises jusqu'à présent assez décevante, scruteront la semaine prochaine les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, particulièrement attendus avant l'élection présidentielle du 6 novembre.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a abandonné 1,77%, terminant vendredi à 13.107,21 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a pour sa part lâché 0,59% à 2.987,95 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 1,48%, pour finir à 1.411,94 points.
Selon l'analyste indépendant Hugh Johnson, le marché sera entièrement tourné au cours des prochaines séances vers les chiffres du chômage aux Etats-Unis, attendus vendredi.
"Habituellement, c'est le rapport le plus attendu du mois. Cette fois-ci, il pourra en plus jouer un rôle dans l'élection présidentielle", a ajouté l'analyste. "Dès que les chiffres vont sortir, les communicants des deux parties vont s'en emparer."
Le rapport officiel sur l'emploi aux Etats-Unis est en effet "un indicateur phare de la tendance de l'économique" et "on attend de voir si la modeste reprise observée ces dernières semaines va se confirmer", a noté Evariste Lefeuvre, de Natixis.
Dans la même optique, le marché surveillera l'indice d'activité des industries manufacturières publié jeudi par l'association professionnelle ISM, ainsi que les ventes de voitures en octobre "pour voir si la consommation continue de s'améliorer", a noté M. Johnson.
Les investisseurs continueront parallèlement à scruter les bilans trimestriels.
"Même si le gros des résultats d'entreprises est passé, on se demande si les chiffres de la semaine prochaine vont confirmer la tendance observée jusqu'à présent", à savoir "des sociétés très nerveuses avec de faibles chiffres d'affaires", a souligné Dan Greenhaus de BTIG.
Les profits ne sont pas forcément mauvais, a remarqué M. Johnson, mais les compagnies semblent faire face à "une très faible demande en provenance de Chine et d'Europe, et une demande modérée en provenance des Etats-Unis".
Elles s'interrogent également sur la menace du "mur budgétaire", ce blocage politique sur la réduction de la dette américaine qui entraînera des coupes automatiques dans les dépenses publiques si aucun accord n'est trouvé d'ici la fin de l'année.
Tout cela alimente les incertitudes et le pessimisme des entreprises, qui abaissent leurs prévisions pour les mois à venir.
"Cela nous indique que l'économie reste faible, à l'image des chiffres du Produit intérieur brut diffusé vendredi matin", a souligné M. Johnson.
La croissance économique des Etats-Unis s'est accélérée au troisième trimestre, progressant de 2%, mais elle reste inférieur au minimum requis, de 2,3 à 2,5% selon la banque centrale, pour permettre au chômage de baisser véritablement.