Le gouvernement et Bercy ont lancé mardi la campagne 2018 de l'impôt sur le revenu, première étape de la très attendue réforme du prélèvement à la source, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2019.
Plus de 37 millions de foyers fiscaux vont devoir déclarer au cours des prochaines semaines les revenus qu'ils ont perçus en 2017, soit via la pré-déclaration reçue par courrier, soit sur le site des impôts: .
Les télédéclarants auront plus de temps pour effectuer leur déclaration, les dates limites de souscription sur internet allant du 22 mai au 5 juin selon les départements, contre le 17 mai pour les contribuables optant pour la voie postale.
La déclaration en ligne est devenue obligatoire depuis 2016 au-delà d'un certain niveau de revenus, fixé à 15.000 euros cette année contre 28.000 euros en 2017, l'objectif étant de généraliser cette règle l'an prochain.
Ce système "présente de nombreux avantages", parce qu'il permet de recevoir son avis de situation "immédiatement", a insisté lors d'une conférence de presse le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, invitant les contribuables ne l'ayant pas encore fait à opter pour cette solution.
La campagne de déclaration 2018 est aussi et surtout marquée par la réforme du prélèvement à la source, qui prévoit que l'impôt soit collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après.
L'administration fiscale, en s'appuyant sur les déclarations de revenus, va en effet calculer les taux d'imposition qui seront transmis, pour chaque foyer fiscal, aux collecteurs d'impôt (entreprises, caisses de retraites ou collectivités).
Ce taux sera communiqué dès la fin de la déclaration en ligne pour les contribuables effectuant la démarche sur internet. Ceux qui optent pour la version papier devant pour leur part patienter jusqu'à l'envoi des avis d'imposition à la fin de l'été.
Cette réforme constitue "une mesure de simplification pour les Français", parce qu'elle "supprime le décalage d'un an entre le moment où l'on reçoit son argent et celui où l'on paye son impôt", a insisté M. Darmanin.
Cette réforme suscite de fortes réticences chez les chefs d'entreprise, qui estiment ne pas avoir à se transformer en "percepteurs d'impôts".
"Je comprends les interrogations", notamment pour "les petites entreprises", mais "de temps en temps, c'est bien de penser aux salariés", a estimé le ministre.