La France comptait 1,1 million de chômeurs de longue durée en 2013, soit 400.000 de plus qu'en 2008, une détérioration également observée dans l'Union européenne depuis la crise, selon une étude de l'Insee publiée mercredi.
En 2013, 2,8 millions de personnes étaient au chômage en France métropolitaine, selon les normes du bureau international du travail (BIT), indique l'Insee dans son rapport "France, portrait social".
Parmi elles, le rapport recense 1,1 million de chômeurs de longue durée, c'est-à-dire à la recherche d'un emploi depuis au moins un an, dont 600.000 depuis plus de deux ans.
"La crise a aggravé le phénomène de persistance dans le chômage", note l'Insee, précisant que le nombre de chômeurs de longue durée s'est accru de 56% entre 2008 et 2013, le chômage global augmentant de 43% sur la même période.
Enregistrant une hausse de 1,5 point par rapport à 2008, le taux de chômage de longue durée atteignait 4% en 2013. Le taux de chômage général a lui grimpé à 9,8% en 2013, gagnant 2,9 points par rapport à 2008.
"La courte reprise de 2010 n'a pas permis de contenir" ce phénomène, qui n'a pas épargné l'Europe des 28, malgré "des évolutions contrastées" selon les pays.
L'Union européenne comptait ainsi 12 millions de chômeurs de longue durée en 2013, soit 5,1% de sa population active. Près d'un chômeur européen sur deux cherche du travail depuis au moins un an, contre quatre sur dix en France.
Parmi les principaux pays de l'Union, c'est l'Espagne qui a été la plus durablement touchée par la crise en matière d'emploi. Son taux de chômage a explosé, passant de 8,2% en 2007 à 26,1% en 2013. Son taux de chômage de longue durée atteignait 13% en 2013 (+ 11,3 points).
L'Allemagne fait quant à elle figure d'exception, avec un taux qui n'a cessé de baisser depuis 2007. A un niveau plus élevé que la moyenne au début de la crise (4,9% en 2007), son taux de chômage de longue durée n’excédait pas 2,4% en 2013.
Les jeunes, les personnes sans diplôme, les ouvriers, les employés, les parents isolés, les habitants des quartiers difficiles ou encore les immigrés sont les plus exposés au chômage.
Mais si les séniors sont moins fréquemment au chômage que les jeunes, ils ont plus de mal à en sortir, les jeunes étant plutôt confrontés à des allers-retours entre période de travail courte et chômage.