La France va accorder 550 millions d'euros en prêts à taux bonifiés et dons pour le financement de projets d'investissement au Liban, a annoncé vendredi le ministre français des Affaires étrangères.
"La France annoncera pour sa part un effort substantiel, à la hauteur des ambitions qu'elle place dans le Liban, soit 400 millions d'euros de prêts concesssionnels et 150 millions d'euros de dons", a déclaré Jean-Yves Le Drian à l'ouverture d'une conférence internationale de soutien à l'économie libanaise à Paris.
D'autres annonces sont attendues au cours de cette conférence, baptisée CEDRE, qui doit valider un plan d'investissements de 10 milliards de dollars au Liban, assorti de premiers financements.
"Dans un Moyen-Orient secoué par les crises, meurtri par les guerres civiles, le Liban reste un modèle de pluralisme, de tolérance et d'ouverture dont nous avons besoin", a souligné le chef de la diplomatie française.
"Mais le Liban n'est pas une île. Il subit de plein fouet les effets des tensions régionales et de la crise syrienne. Il combat le terrorisme à ses frontières et en son sein et, avec plus d'un million de réfugiés, il a pris plus que sa part du fardeau de l'exil syrien", a-t-il ajouté.
Le Liban, qui vit dans la crainte d'une crise économique et financière, espère lever entre 6 et 7 milliards de dollars en dons et prêts pour financer des infrastructures, notamment en eau, et relancer son économie.
"Nous sommes un petit pays, nous faisons face à des défis énormes, politiques, économiques sécuritaires. Ces défis sont accentués par la guerre syrienne et la crise des déplacés syriens au Liban", a relevé le premier ministre libanais Saad Hariri. Les réfugiés représentent un quart de la population du Liban.
L'économie libanaise connaissait un taux de croissance annuel de 8% en moyenne avant le début du cnflit syrien en 2011, qui s'est effondré à 1% à peine depuis, a noté M. Hariri. "La pauvreté et le chômage ont nettement augmenté et les exportations ont diminué d'un tiers", a-t-il affirmé.
Au total, 37 Etats et 14 organisations internationales et régionales (FMI, Banque mondiale, UE..) sont réunis pour cette conférence, organisée un mois avant les élections législatives du 6 mai au Liban.