Manuel Valls a déclaré mercredi devant le Medef qu'il "ne doutait pas du soutien de la majorité" de gauche à l'Assemblée nationale, qui sera "au rendez-vous des textes budgétaires et financiers".
"Le choix de ce nouveau gouvernement, c'est le choix de la clarté et de la cohérence dans la mise en oeuvre des orientations économiques arrêtées par le président de la République au début de cette année", a réaffirmé le Premier ministre devant l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines).
"Je défendrai toujours le travail des parlementaires (...) C'est pourquoi je ne doute pas du soutien de la majorité, elle sera au rendez-vous des textes budgétaires et financiers et notamment dans la mise en oeuvre du pacte de responsabilité parce que c'est l'engagement de l'exécutif",
"Je sais qu'il est d'usage d'opposer la gauche et le monde de l'entreprise, c'est un vieux refrain (...) Notre pays crève de ces postures", a déclaré M. Valls, applaudi à plusieurs reprises par les dirigeants patronaux. Il a même reçu une standing ovation à l'issue de son discours de 45 minutes.
"Cessons d'opposer systématiquement Etat et entreprises, d'opposer chefs d'entreprise et salariés, organisations patronales et syndicats. Cherchons plutôt à coopérer, à trouver des chemins dynamiques, positifs, qui servent l'intérêt général. C'est cela prendre ses responsabilités (...) Les forces vives de ce pays, sociales, politiques, devraient être capables de se rassembler comme on le fait dans d'autres pays pour réformer, pour préparer l'avenir, pour faire en sorte que notre pays soit plus fort au niveau européen et mondial", a-t-il insisté.
"Il est absurde de parler de cadeaux aux patrons", a-t-il lancé. "Une mesure favorable aux entreprises, c'est une mesure favorable au pays tout entier".
Manuel Valls a d'ailleurs exhorté le patronat à faire "plus et plus vite" dans la mise en oeuvre du Pacte de responsabilité. "Je dois vous le dire avec franchise (...) Trop peu de branches ont commencé les négociations" branche par branche et "a fortiori les ont conclues", a-t-il dit en soulignant qu'il réunirait "en octobre" le comité de suivi du pacte.
Le chef du gouvernement s'est également porté "garant" de l'équilibre entre l'offre et la demande et a souligné, comme le président François Hollande avant lui, qu'il voulait "alléger certaines règles", notamment sur le travail du dimanche.
Il a aussi confirmé que la question d'une réforme des seuils sociaux, qui soumettent les entreprises à des obligations au-delà d'un certain nombre de salariés, demandée par le patronat, était "légitime" et serait négociée. Les entreprises voient dans ces seuils un frein à la croissance des sociétés et à l'embauche.
"Le gouvernement en tirera toutes les conséquences législatives dès lors qu'un accord aura été trouvé" entre partenaires sociaux, s'est-il engagé, après avoir reconnu qu'"il y a un problème du coût du travail dans notre pays".
Il a aussi estimé que s'il devait y avoir "une réduction des déficits publics en Europe et tout particulièrement en France" car "nous vivons au-dessus des 4%", le rythme de réduction des déficits publics devait être "adapté à la situation économique actuelle". "Elle est exceptionnelle, elle doit donner lieu à des réponses exceptionnelles".
Et, à ses yeux, "l'Europe a plus que jamais besoin d'une entente forte, durable et productive entre la France et l'Allemagne"
Evoquant la politique économique et budgétaire dans la zone euro, Manuel Valls a affirmé qu'"il ne s'agit pas se défausser en changeant les règles (...), en s'exonérant des réformes nécessaires ou encore en montrant du doigt l'Allemagne ou en l'invectivant". "Je refuse comme le président de la République un face-à-face absurde avec l'Allemagne, faisons attention au projet européen", a ajouté le chef du gouvernement, en réponse aux attaques répétées d'Arnaud Montebourg.