MOSCOU (Reuters) - L'activité manufacturière en Russie s'est contractée en décembre pour la première fois depuis six mois en raison notamment du recul des nouvelles commandes lié aux difficultés financières du pays, montre lundi l'indice HSBC des directeurs d'achat (PMI).
Les pressions inflationnistes n'ont en outre jamais été aussi fortes depuis plus de 10 ans en Russie. Elles sont la conséquence de la chute du rouble, liée à l'effondrement des cours du pétrole, et des sanctions américaines et européennes qui limitent l'accès des institutions russes aux capitaux étrangers.
L'indice HSBC des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier, lequel représente environ 16% de l'économie russe, est tombé à 48,9 en décembre, donc sous la barre des 50 séparant contraction et croissance de l'activité. Il avait été de 51,7 en novembre.
"Le secteur des biens de consommation a été le plus durement touché, avec une chute de la demande et de la production dans un contexte persistant de hausse des stocks de produits finis", a déclaré Alexander Morozov, économiste chez HSBC.
"Ce secteur a été le principal moteur de l'activité manufacturière ces dernières années. Il est désormais devenu un handicap."
Les prix sortie d'usine ont augmenté à leur rythme le plus élevé depuis le début du suivi de l'indice PMI en 2003. Pour leur part, les prix à la production n'avaient plus connu une hausse aussi rapide depuis plus de 16 ans. Cette hausse est due à la faiblesse du rouble, qui a perdu quasiment la moitié de sa valeur par rapport au dollar cette année.
Alexander Morozov prédit une inflation supérieure à 10% pour l'essentiel de l'année 2015.
La publication de ces chiffres coïncide avec l'annonce par le ministère de l'Economie d'une contraction de 0,5% sur un an du produit intérieur brut (PIB) en novembre, le premier recul significatif depuis octobre 2009.
(Lidia Kelly; Bertrand Boucey pour le service français)