Wall Street a nettement reculé mardi, de nouveau gagnée par la fébrilité alors que plusieurs membres de la Banque centrale américaine ont évoqué un ralentissement de son aide à l'économie: le Dow Jones a cédé 0,60% et le Nasdaq 0,74%.
Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a lâché 93,39 points à 15.518,74 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 27,18 points à 3.665,77 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,57% (-9,77 points) à 1.697,37 points.
"De nouveau, la rhétorique de la Fed (la Banque centrale des Etats-Unis) a donné aux courtiers un prétexte pour retirer leurs mises", a estimé Peter Cardillo de Rockwell Global Capital.
Dennis Lockhart, président de l'antenne locale de la Fed d'Atlanta, a d'une part indiqué que l'institution pourrait commencer à réduire ses injections de liquidités dans le circuit financier "dès septembre" si la croissance économique des Etats-Unis et les créations d'emplois s'accélèrent.
Ces propos ont été confortés par des déclarations de son homologue de la Fed de Chicago, Charles Evans, pour qui l'institution va réduire son programme de soutien à l'économie "d'ici la fin de l'année", voire même dès le mois prochain.
Pour stimuler la croissance, la Fed injecte notamment chaque mois sur les marchés financiers quelque 85 milliards de dollars en rachetant des bons du Trésor et des titres adossés à des prêts immobiliers, une mesure qui a largement participé à l'embellie de Wall Street depuis le début de l'année.
La perspective de la disparition progressive de cette aide "incite le marché à reprendre son souffle après ses récents records", comme le démontre "le faible volume des échanges" observés sur la séance, a noté M. Cardillo.
Les investisseurs étaient d'autant plus enclins à croire en un ralentissement prochain des mesures de la Fed que le seul indicateur important du jour aux Etats-Unis était très positif.
Le déficit commercial des Etats-Unis s'est en effet nettement réduit en juin sous l'effet conjugué d'une hausse des exportations et d'un recul des importations.
Cette progression des exportations "pourrait se traduire par une révision à la hausse du produit intérieur brut du deuxième trimestre", a avancé Patrick O'Hare de Briefing.com.
Sur le front des valeurs, le géant américain du négoce et de la transformation des matières agricoles Archer Daniels Midland (ADM) s'est adjugé 0,08% à 37,89 dollars après avoir pourtant fait état d'un bénéfice en repli de 21% au deuxième trimestre.
L'annonce par la chaîne de pharmacies CVS de prévisions plus faibles qu'anticipé a été elle plus fraîchement accueillie par le marché, le titre reculant de 2,81% à 59,89 dollars.
Dans le secteur de l'habillement, l'action des magasins de vêtements American Eagle Outfitters a décroché de 12,02% à 17,57 dollars après l'annonce par le groupe d'un avertissement sur ses résultats.
Ses concurrents directs Abercrombie & Fitch et Aeropostale ont accusé le coup, le premier lâchant 4,05% à 49,57 dollars et le second 2,34% à 14,60 dollars.
La marque de prêt-à-porter de luxe Michael Kors semble en revanche s'en être beaucoup mieux tirée sur la période, et son titre a grimpé de 3,70% à 70,39 dollars après la publication de ses résultats.
Le distributeur d'accessoires de mode Fossil Group a aussi publié des chiffres supérieurs aux attentes et a relevé ses prévisions pour l'année, ravissant le marché (+17,81% à 126,55 dollars).
Dans le secteur des médias, le groupe Washington Post(+4,27% à 593,00 dollars) a profité de l'annonce de son rachat par le patron du distributeur en ligne Amazon (-0,08% à 300,75 dollars).
Le groupe informatique IBM a quant à lui accusé la plus forte baisse de Dow Jones (-2,31% à 190,99 dollars) après l'abaissement de la recommandation des analystes de Crédit Suisse, suivi de près par son concurrent HP (-2,18% à 26,44 dollars).
Le marché obligataire a terminé en légère baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,642% contre 2,640% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,732% contre 3,730% la veille.