Les incertitudes liées au Brexit vont peser sur la croissance britannique, surtout l'an prochain, mais le pays sera néanmoins le plus dynamique du G7 cette année, a estimé le FMI dans ses prévisions économiques publiées mardi.
Bien que les marchés semblent pour l'instant avoir bien encaissé le choc du vote britannique pour sortir de l'Union européenne, "l'impact final reste inconnu, alors que l'avenir des accords institutionnels et commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Union européenne est incertain", résume le Fonds monétaire international.
En conséquence, le FMI prévoit une croissance du Produit intérieur brut de 1,8% en 2016 puis un net ralentissement à 1,1% en 2017.
Le Royaume-Uni pourrait ainsi se targuer d'avoir la croissance la plus dynamique des pays du G7 en 2016, juste devant l'Allemagne (+1,7%) et les Etats-Unis (+1,6%). En revanche, en 2017, il sera dépassé par la plupart des grands pays développés.
Par rapport à ses dernières prévisions de juillet, le Fonds se montre légèrement plus optimiste pour l'année en cours (+1,7%) mais moins confiant pour celle qui vient (+1,3% précédemment).
"L'incertitude qui découle du vote pour le Brexit pèse sur les investissements des entreprises et les décisions d'embauches, ainsi que sur les achats de bien durables par les consommateurs et l'immobilier", note le FMI.
Il souligne que, pour faire face aux risques pesant sur l'économie, la Banque d'Angleterre a réagi début août en dévoilant de nouvelles mesures de soutien, avec une baisse des taux d'intérêt et un nouveau programme de rachats d'actifs.
Concernant la politique budgétaire, le FMI juge qu'il est préférable de laisser les finances publiques s'ajuster, quitte à accroître temporairement le déficit.
Mais il estime qu'une fois que les conséquences macroéconomiques du vote pour le Brexit seront mieux identifiées, il faudra évaluer s'il est encore nécessaire d'assouplir la politique budgétaire et se donner de nouveaux objectifs de déficit à moyen terme.
Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, qui a abandonné l'objectif de comptes équilibrés à l'horizon 2019-2020 de son prédécesseur George Osborne, devrait probablement en dire plus lors de la présentation de ses nouvelles orientations budgétaires fin novembre.
Enfin, le Fonds explique que ses prévisions se fondent sur l'hypothèse de négociations fluides et d'une hausse limitée des barrières économiques.
Or les déclarations de la Première ministre britannique Theresa May dimanche, qui a annoncé que la procédure de sortie serait déclenchée d'ici fin mars et a insisté sur le contrôle de l'immigration, ont inquiété les milieux d'affaires et les investisseurs en laissant présager un "Brexit dur", c'est-à-dire sans compromis.
Plus largement, le FMI estime que le vote pour le Brexit introduit des "incertitudes politiques et économiques qui menacent de plomber l'investissement et l'emploi en Europe", mettant en avant le fait qu'il "reflète un ressentiment envers les migrations transfrontalières qui nourrit un sentiment nationaliste en Europe et pose la question de l'intégration de l'intégration de l'UE".