Le président du Directoire des aéroports de la Côte d'Azur a exhorté mercredi le gouvernement à assouplir sa politique en matière d'accords de droits de trafic aérien au profit des plateformes de province, au nom du développement du territoire.
"Mon travail est de convaincre les compagnies aériennes du monde entier de venir s'installer chez nous. Les grandes métropoles régionales ont des atouts pour attirer les touristes d'affaires comme de loisirs", a déclaré Dominique Thillaud, à des journalistes, en marge des rencontres parlementaires pour les transports d'avenir.
Il a souligné que pour l'heure, les aéroports, à commencer par celui de Nice, se heurtaient aux droits de trafic que l'Etat accorde au compte-gouttes aux compagnies étrangères. En 2013, celui-ci avait par exemple refusé des droits supplémentaires à Qatar Airways, ce qui s'était traduit par un transfert des trois vols opérés à Nice vers Paris.
Selon lui, pour attirer davantage d'entreprises et de touristes en région, il faut des liaisons long-courriers directes, qui ne passent pas par Paris ou un hub européen.
"Bien sûr, l'accord des droits de trafic est une affaire qui intéresse Air France (PARIS:AIRF) ou Airbus (PARIS:AIR) mais il faut bien comprendre qu'un droit de trafic supplémentaire a aussi un impact sur l'aménagement du territoire et un fort impact économique", a commenté M. Thillaud.
Il a dévoilé une étude conjointe de Nice et Lyon montrant qu'un seul vol long-courrier génère plus de 60 millions d'euros de retombées économiques et plus de 1.000 emplois directs et indirects. Un vol long-courrier, ce sont 140.000 à 150.000 passagers supplémentaires pour un aéroport comme Nice, premier aéroport de province, avec 11,5 millions de passagers contre 90 millions pour Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly.
Le responsable a en outre insisté sur le fait qu'une ligne long-courrier supplémentaire aurait un impact marginal sur l'activité d'Aéroports de Paris.
"Les études montrent qu'ouvrir des lignes supplémentaires crée du trafic supplémentaire. Sur 150.000 passagers, environ 20.000 ne passeraient plus par Paris", a-t-il indiqué, "comparé aux 28 millions de sièges arrivées/départs long-courriers à Paris, c'est vraiment marginal".
Interrogé sur les lignes internationales qui pourraient ouvrir, il a évoqué une liaison avec la Chine "pourquoi pas opérée par Air France ou un de ses partenaires chinois de SkyTeam?".
Il a enfin argué que des lignes directes se traduisaient par moins d'émissions polluantes.