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Les banques centrales contre les marchés

Publié le 08/12/2023 15:51
Mis à jour le 08/12/2023 15:55
© Reuters. L'entrée de la Banque centrale européenne, à Francfort. /Photo prise le 27 octobre 2022/REUTERS/Wolfgang Rattay
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PARIS (Reuters) - L'agenda sera chargé pour les marchés la semaine prochaine : la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale et la Banque d'Angleterre tiendront chacune leur réunion de politique monétaire, tandis qu'un déluge d'indicateurs - dont l'inflation PCE aux Etats-Unis et les indicateurs PMI en zone euro - est attendu.

Tour d'horizon des perspectives de marché dans les prochains jours:

1) La Fed donne le ton

La Réserve fédérale américaine sera la première des trois principales banques centrales à tenir sa réunion de politique monétaire, le mercredi 13 décembre, et investisseurs comme économistes en sont certains : la banque centrale maintiendra ses taux à leurs niveaux actuels.

La politique monétaire restrictive pèse de fait sur l'activité, malgré la détente obligataire qui a vu le 10 ans américain afficher sa meilleure performance mensuelle depuis août 2011 en novembre : les marchés du travail s'essoufflent, les dépenses de consommation ralentissent, tandis que l'inflation continue de décélérer.

Ce n'est donc pas sur le niveau des taux, qui devraient être maintenus dans leur fourchette actuelle de 5,25%-5,5%, que se portera l'attention des marchés mais sur le discours du gouverneur de l'institution, Jerome Powell.

Celui-ci s'opposera probablement au positionnement très accommodant des investisseurs, afin de limiter la détente des conditions financières.

"Nous nous attendons à ce que la Fed se méfie de tout ce qui pourrait pousser les marchés à parier sur des baisses de taux encore plus importantes l'année prochaine et faire baisser les rendements des bons du Trésor à long terme", expliquent les stratégistes d'ING (AS:INGA).

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Une autre inconnue tient dans la gestion du bilan de la Fed, qui peut fournir à la banque centrale un levier de durcissement monétaire supplémentaire, alors que les taux de pension (repo) ont bondi fin novembre et début décembre.

Le positionnement très accommodant des marchés en faveur d'un atterrissage en douceur suivi d'une baisse des taux semble quoi qu'il en soit contre-intuitif.

"Une banque centrale ne baisse jamais ses taux lorsque tout va bien", a rappelé Alexandre Hezez, stratégiste du Groupe Richelieu, au cours d'une conférence jeudi, soulignant que les banques centrales resteraient focalisées sur la lutte contre l'inflation - le spectre des années 1970 et d'un rebond des pressions sur les prix demeurant présent à la mémoire des banquiers centraux.

"Les marchés réagissent d'ailleurs assez mal à la première baisse de taux d'un cycle, historiquement".

2) Bilan de la BCE

La Banque centrale européenne (BCE) annoncera le 14 décembre sa décision sur les taux d'intérêts - une décision là aussi sans beaucoup d'enjeu, car le consensus table à l'unanimité sur une pause.

Comme la Fed, pourtant, les investisseurs se focaliseront sur d'autres aspects : la mise à jour des projections économiques des équipes de l'institution, d'abord, qui pourraient signaler un net progrès dans la lutte contre l'inflation.

"Compte tenu de l'affaiblissement de l'inflation et de la baisse des prix du pétrole, la BCE révisera probablement sa prévisions d'inflation pour 2024 de 3,2% à 2,9%, tout en maintenant 2025 à 2,1% et prévoyant 2% pour 2026", calcule Allianz (ETR:ALVG) Trade, qui précise que ces projections demeureront plus élevées que les attentes du marché (2,7% en 2024).

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"Les projections serviront donc non seulement de prévision mais aussi d'outil de communication pour recentrer les perspectives de baisses de taux très agressives des marché".

Les responsables de politique monétaire doivent en effet recadrer les anticipations des investisseurs, qui parient sur environ cinq baisses de 25 pb en 2024, à partir de mars.

Le second point de focalisation pourrait se porter sur la gestion des réinvestissements du Programme d'achats d'urgence pandémique (PEPP).

"Les gouverneurs s'accordent que le bilan reste trop important et qu'il n'y a guère de raison de retarder sa réduction, le moment semble donc bien choisi pour que l'institution annonce la réduction du PEPP à partir de mars ou avril, tant que les marchés demeurent stables sur les prochains mois", estime Anatoli Annenkov, économiste chez Société Générale (EPA:SOGN) CIB.

3) La Banque d'Angleterre (BOE)

Comme la BCE ou la Fed, la BOE est elle aussi arrivée à la fin de son cycle de hausse de taux, selon les marchés ; et comme la BCE ou la Fed, l'institution doit désormais contenir l'optimisme débordant des investisseurs qui attendent plus de 80 points de base de baisses de taux l'an prochain.

La persistance de l'inflation, qui demeure bien au-delà de la cible de 2%, à 4,6% en octobre, une croissance des salaires proche de son niveau record à 7,7% au troisième trimestre, et une croissance atone compliquent en effet la tâche de la banque centrale britannique.

"La question n'est pas de savoir de combien la BoE va encore augmenter ses taux d'intérêt, mais plutôt quand aura lieu la première baisse de taux (...) Notre hypothèse de base est qu'il n'y aura pas de baisse des taux au premier semestre 2024 en raison d'une inflation et d'une croissance des salaires qui restent obstinément élevées", explique Rufaro Chiriseri, responsable obligataire chez RBC Wealth Management.

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La banque centrale devrait néanmoins insister auprès des investisseurs que leur positionnement est trop accommodant.

"La BOE devrait se ménager la possibilité de relever de nouveau les taux, mais nous pensons que la barre reste haute pour un nouveau resserrement et que 5,25% est probablement le sommet pour ce cycle", confirme Rufaro Chiriseri.

4) Déluge de données

L'agenda des opérateurs sera d'autant plus chargé que plusieurs indicateurs sont attendus la semaine prochaine - ce alors que, dans un contexte d'incertitude sur la trajectoire économique, banques centrales et investisseurs sont devenus dépendants au données à un degré record.

Aux Etats-Unis sera publiée mardi l'inflation CPI pour novembre, suivie mercredi des prix à la production, qui permettront de juger de la transmission du phénomène désinflationniste. Jeudi seront publiées les ventes au détail pour novembre, la résistance du consommateur ayant été l'un des principaux soutien à l'activité américaine, et vendredi est attendue la production industrielle pour novembre.

En zone euro, la production industrielle est attendue mercredi, suivie vendredi par les indicateurs d'activité PMI vendredi et l'inflation française.

Les salaires hebdomadaires au Royaume-Uni seront diffusés mardi, suivi par le PIB pour octobre mercredi et les PMI pour décembre, qui pourraient confirmer le rebond de l'activité.

(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)

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