par John Geddie
LONDRES (Reuters) - Les investisseurs pensent que la zone euro connaîtra la déflation dans l'espace d'un an, suivant un important indicateur de marché, une pression supplémentaire imposée à la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle prenne de nouvelles mesures de stimulation économique.
Les anticipations d'inflation sont plombées par la baisse des cours du brut, qui ont atteint lundi un plus bas de cinq ans et sont en retrait de 40% depuis juin, conséquence essentiellement d'une offre surabondante. MKTS/GLOB
Le taux de swap inflation à un an était à -0,0175% lundi, selon la société de courtage BGC Partners.
L'inflation annuelle de la zone euro a été de 0,3% en novembre, bien en deçà de l'objectif de la BCE qui est d'un petit peu moins de 2%.
Naxitis estime que si les cours pétroliers restent autour de leurs niveaux actuels, la zone euro sera en déflation en février. Cyril Regnat, stratège taux fixe de la banque française, pense que la BCE assouplira encore sa politique jeudi. "Il serait très, très étonnant qu'on n'ait rien jeudi compte tenu du fort désancrage des anticipations d'inflation", dit-il.
D'autres stratèges pensent que la BCE annoncera de nouvelles mesures jeudi, comme des achats d'emprunts d'entreprises ou une réduction du coût de ses prêts déjà très généreux aux banques. D'autres estiment qu'elle ne fera rien, voulant observer les retombées des mesures déjà annoncées.
La BCE normalement ne se soucie guère de l'évolution des cours pétroliers mais certains de ses responsables sont inquiets de la situation des anticipations inflationnistes, ce qui a changé la donne.
"En principe, une baisse des prix pétroliers serait une bonne nouvelle pour l'économie mais dans la zone euro, l'inflation est presque nulle et c'est une mauvaise nouvelle pour la BCE qui tente d'ancrer les anticipations d'inflation", observe Jan von Gerich, stratège de Nordea.
Des opérateurs du marché monétaire interrogés par Reuters pensent que la BCE observera le statu quo jeudi.
La BCE pourrait décider dès le premier trimestre de l'année prochaine s'il y a lieu de lancer un programme de rachat d'emprunts d'Etat, avait déclaré la semaine dernière son vice-président Vitor Constancio.
(Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)