La Bourse de New York a terminé en baisse prononcée jeudi, dans un marché très prudent avant un important discours du président de la Réserve fédérale américaine prévu vendredi et s'inquiétant de la situation en Europe: le Dow Jones a lâché 0,81% et le Nasdaq 1,05%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a perdu 106,77 points à 13.000,71 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 32,48 points à 3.048,71 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,78% (-11,01 points à 1.399,48 points). Il repasse ainsi sous la barre psychologique des 1.400 points, dépassée le 7 août pour la première fois depuis début mai.
"Tous les regards sont tournés vers les commentaires du président (de la Fed, Ben) Bernanke à Jackson Hole, Wyoming, demain", a souligné David Levy, de Kenjol Capital Management.
Les opérateurs "attendent de savoir ce qu'il va dire" et "retirent par précaution leur argent de la table", selon Lee Munson, analyste à Portfolio.
"On espère un signal clair que (le président de la Fed) a l'intention, même s'il ne le fait pas forcément, d'engager une nouvelle phase d'assouplissement monétaire avant la fin de l'année, de préférence avant les élections", a-t-il ajouté.
Mais dans tous les cas, la réaction des marchés "sera liée à nous (les courtiers) et pas à lui, sera liée à ce que nous allons projeter sur ses mots et à la façon dont nous allons utiliser ses commentaires, car Bernanke ne dira probablement rien de très important", a souligné M. Munson.
En attendant, le marché pâtissait "des craintes grandissantes sur la situation en Europe", selon M. Levy.
Sur le Vieux Continent, le marché du travail en Allemagne a continué à se dégrader en août, et dans l'ensemble de la zone euro, l'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs a enregistré en août un net repli.
Les opérateurs de Wall Street attendent toujours de savoir "quelles solutions vont être trouvées pour la Grèce, mais aussi pour l'Espagne et l'Italie", a noté M. Levy.
En particulier, "nous ne savons pas quelle sera la forme des aides" apportées à Madrid et Rome, et cela nourrit "les incertitudes".
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a ainsi indiqué lors d'une conférence de presse conjointe avec le président français François Hollande qu'il ne s'était pas encore décidé pour une aide globale, déclarant: "Quand je saurai exactement ce qui est offert (comme soutien par la BCE, ndlr), je prendrai une décision."
Du côté des valeurs, le titre de la chaîne de distribution américaine Sears Holdings a chuté de 7,92% à 52,90 dollars après l'annonce de son retrait de l'indice S&P 500, qui rassemble les titres de 500 des plus grandes sociétés américaines, après la clôture le 4 septembre. Il y sera remplacé par l'action de l'entreprise de chimie LyondellBasell (+2,92% à 48,67 dollars).
"Sears n'est plus considéré comme représentatif de l'indice", a justifié S&P Dow Jones Indices, l'organisme qui gère les indices phares de la place new-yorkaise.
Le titre du groupe pharmaceutique Johnson & Johnson a reculé de 0,24% à 67,21 dollars, alors qu'une de ses filiales, Janssen Pharmaceuticals, a accepté de payer 181 millions de dollars dans le cadre d'un accord amiable pour mettre fin à des poursuites concernant son traitement de la schizophrénie Risperdal.
Les courtiers ont légèrement sanctionné le groupe américain de chimie DuPont (-0,72%, à 49,58 dollars), après l'annonce de la vente de ses activités de revêtement pour l'automobile et l'industrie au fonds Carlyle pour près de 5 milliards de dollars.
La radio sur internet Pandora Media a bondi de 14,29%, à 11,52 dollars, profitant de résultats trimestriels et de perspectives meilleurs que prévu.
Le distributeur en ligne américain Amazon, qui a affirmé jeudi avoir raflé 22% du marché américain des tablettes informatiques avec son Kindle Fire, a perdu 0,36% à 246,22 dollars.
Facebook a lui lâché 0,06% à 19,09 dollars alors que le cabinet d'analyse eMarketer a revu à la baisse ses estimations de chiffre d'affaires de l'entreprise pour l'année 2012, à 5 milliards de dollars contre 6 milliards auparavant.
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,6200% contre 1,654% mercredi et celui à 30 ans, à 2,738% contre 2,768%.