BIARRITZ, Pyrénées-Atlantiques (Reuters) - Emmanuel Macron a annoncé lundi un accord entre Paris et Washington sur la taxe numérique française, pierre d'achoppement entre les deux pays, et appelé de ses voeux une rencontre dans les prochaines semaines entre Donald Trump et Hassan Rohani afin de trouver un compromis sur la question iranienne.
Le sommet du G7 qui a réuni pendant trois jours à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) les sept chefs d'Etat et de gouvernement du club des démocraties libérales (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada) a été extrêmement "productif", s'est félicité le chef de l'Etat français.
"Il y avait beaucoup de nervosité au début de ce G7, beaucoup d'attentes, beaucoup de conflictualité qui pouvaient être rapportées", a-t-il souligné lors d'une conférence commune avec Donald Trump dont le pays succédera à la France à la présidence du G7 en 2020. "Ce à quoi nous avons tenu, c'est qu'un message d'unité, un esprit positif de discussion puisse ressortir et c'est qui est ressorti de nos échanges".
Comme prévu, afin d'éviter une volte-face de dernière minute du président américain comme lors du G7 au Canada en 2018, le chef de l'Etat a confirmé ne pas avoir "négocié un très long texte" pour clore le sommet et avoir préféré une "seule page de déclaration".
Sur la question de l'Iran, la venue surprise dimanche du chef de la diplomatie iranienne à Biarritz a permis "de dessiner un chemin" mais "rien n'est fait et les choses sont encore éminemment fragiles", a estimé Emmanuel Macron. "Des discussions se sont amorcées" avec véritablement "des avancées".
Si le président iranien Hassan Rohani acceptait une rencontre avec le président américain, "ma conviction c'est qu'un accord peut être trouvé", a-t-il poursuivi. "Je souhaite que dans les prochaines semaines sur la base de ces échanges nous puissions réussir à avoir un entretien au sommet entre le président Rohani et le président Trump" auquel la France et ses partenaires européens pourraient être "pleinement associés"."
"Nous avons créé les conditions de cette rencontre et d'un accord", a-t-il ajouté, même s'il "faut toujours être prudent".
Concernant la taxe sur le numérique française, il y a eu beaucoup de nervosité" liée à des "malentendus" à ce sujet mais Washington et Paris ont finalement "acté le fait" de "travailler pour trouver un accord en 2020 pour moderniser les règles de la fiscalité internationale dans le cadre de l'OCDE."
"Le jour où on a cette fiscalité internationale, la France supprime tout projet de taxe et tout ce qui a été payé au titre de cette taxe sera déduit de cette taxe internationale", a promis Emmanuel Macron. "On a trouvé un accord qui est bon de part et d'autre".
(Marine Pennetier et Simon Carraud, édité par Sophie Louet)