par Pete Sweeney
PEKIN (Reuters) - L'inflation annuelle a fléchi en Chine à un plus bas de cinq ans de 1,4% en novembre, un indicateur qui atteste d'un accès de faiblesse persistant de la deuxième économie mondiale mais qui donne aussi une certaine marge de manoeuvre à la banque centrale en vue d'assouplir sa politique monétaire.
Pékin perçoit un risque de déflation, phénomène
qui serait très préjudiciable à une croissance économique relativement à la peine en dépit d'une série d'initiatives visant à rétablir la confiance de l'investisseur et à relancer l'investissement productif.
Les analystes interrogés par Reuters anticipaient une inflation de 1,6% en novembre comme en octobre.
Par rapport à octobre, l'indice des prix de détail a fléchi de 0,2%, a fait savoir le Bureau national de la statistique mercredi, alors que le marché attendait un indice stagnant.
Comme lors des mois précédents, une hausse des prix alimentaires n'a pu compenser la stagnation ou la contraction de l'inflation par ailleurs, en particulier dans les transports et les communications.
L'indice des prix à la production a diminué de 2,7% en novembre, par rapport à novembre 2013, soit sa 33e baisse mensuelle consécutive, une demande atone tant à l'extérieur qu'à l'intérieur ne permettant pas aux entreprises de maîtriser leur politique des prix. Le marché anticipait une contraction de 2,4% après celle de 2,2% d'octobre.
La Chine a enfin fait état d'une baisse inattendue des importations et d'une croissance moins soutenue que prévu des exportations le mois dernier.
Le risque de déflation apparaît comme le principal motif de la baisse inattendue des taux d'intérêt opérée le 21 novembre par la Banque populaire de Chine (PBoC), selon des sources gouvernementales.
On pense qu'elle poursuivra dans cette voie avec éventuellement une baisse d'un demi-point du coefficient des réserves obligatoires (RO), ce qui ramènerait dans le système bancaire une somme estimée à 2.370 milliards de yuans (310 milliards d'euros).
Les places boursières chinoises anticipent de telles décisions, de l'avis des analystes. Les indices boursiers sont en hausse de plus de 30% depuis la baisse des taux, encore qu'ils aient subi mardi une correction massive, mais ils n'étaient pas les seuls.
Mais l'indice de la Bourse de Shanghaï a rebondi mercredi, terminant sur un gain de 2,9% et les places européenne sont pareillement attendues en hausse. La Bourse de Tokyo a toutefois subi une baisse de 2,25% ce mercredi.
En revanche, les marchés monétaires n'ont pas réagi positivement à la baisse des taux, ce qui plaide pour une réduction du coefficient des RO, estiment les économistes.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)