Le Sébastopol, jumeau du Vladivostok, navires militaires Mistral construits par la France pour les Russes dont la livraison est suspendue au règlement de la crise en Ukraine, a été mis à flot à Saint-Nazaire dans la nuit de jeudi à vendredi, a constaté une correspondante de l'AFP.
Ce navire de guerre polyvalent, dont la fabrication aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire n'est pas achevée, a pris la place dans la nuit du Vladivostok, qui lui était en train d'être déplacé vendredi matin du bassin de Penhoët vers la forme-écluse Joubert, porte d'entrée et de sortie du port, notamment pour les paquebots prêts à partir.
Le Sébastopol a été placé devant le bateau-école russe, le Smolny, dans le bassin de Penhoët. Nommé après le grand port de Crimée, annexé en mars par la Russie, le Sébastopol doit théoriquement être livré en octobre 2015.
Le Vladivostok devait quant à lui être remis début novembre, dans le cadre du contrat de 1,2 milliard d'euros signé en juin 2011 entre la Russie et le constructeur naval DCNS, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
La vente de ces deux Mistral, des bâtiments de projection et de commandement (BPC) pouvant transporter des hélicoptères et des chars, ou accueillir un état-major embarqué, sont au centre d'un imbroglio diplomatico-militaire depuis que François Hollande a décidé début septembre de lier leur livraison à un règlement politique de la crise en Ukraine.
Le chef de l'Etat a répété à plusieurs reprises que le cessez-le-feu devait être "entièrement respecté" en Ukraine avant que Paris ne procède à la livraison du premier navire polyvalent, le Vladivostok.
Pressé par Moscou, François Hollande a assuré dimanche, à l'issue du G20 à Brisbane, en Australie, qu'il voulait se décider hors de "toute pression", même celle "du temps".