Le commissaire européen au marché intérieur, Michel Barnier, a estimé mardi que l'euro était "probablement un peu fort" mais a défendu sa "stabilité" face à ceux qui veulent sortir de la monnaie unique.
"L'euro est probablement un peu fort (...) Moi je fais confiance à la BCE, qui joue son rôle et qui joue bien. Il faut lui faire confiance pour qu'il ait le bon niveau et se préserver des dévaluations entre nous", a plaidé M. Barnier lors de l'émission Preuves par 3 sur Public Sénat (avec AFP et Dailymotion).
"Vous imaginez qu'on revienne aux dévaluations dans la même zone européenne ? J'étais président de la Savoie pendant 17 ans, j'ai vu les conséquences de la dévaluation de la lire italienne, de l'autre côté de la montagne. D'un seul coup, des centaines d'emplois étaient détruits par la dévaluation", s'est-il rappelé.
Aux formations politiques, qui comme le FN, arrivé en tête des élections européennes en France, considèrent que l'euro n'est pas bénéfique à l'économie, M. Barnier a répondu : "Il ne faut pas sortir de l'euro", sinon "on aura des problèmes encore plus graves à régler et on sera tout seul".
"Regardez d'où vient notre déficit commercial, il est dans la zone euro. Vous voyez bien que ce n'est pas le problème, la monnaie: c'est notre manque de compétitivité", a assuré l'ancien sénateur.
D'après lui, l'euro permet de la "stabilité".
Est-ce que la troïka Commission européenne - Fonds monétaire international - Banque centrale européenne, qui a été au chevet des pays en difficulté de la zone euro, a été trop exigeante ? "On peut parler d'austérité dans certains pays (...) Le niveau des efforts (demandés) y a été trop brutal. Maintenant, on a compris ça, et maintenant on différencie. Et d'ailleurs les pays du Sud font de très gros efforts, et tous sont en train de sortir de la plus grande difficulté y compris la Grèce, l'Espagne et le Portugal", d'après lui.
Est-ce que la Commission européenne a été l'"ayatollah de l'austérité" au sein de la troïka, comme certains le lui ont reproché ? "Je ne crois pas qu'il y ait eu des gens plus durs que d'autres. Il y a eu des décisions prises à trois, et probablement dans l'urgence, dos au mur, au début de cette crise absolument inouïe (...) il y a peut-être eu des problèmes d'ajustement du niveau de l'effort", d'après M. Barnier.