Les investissements étrangers pour l'exploitation des gisements de pétrole découverts en eaux très profondes ne manqueront pas, même si le Brésil a renforcé son contrôle sur ces immenses gisements, a déclaré mercredi le président Luiz Inacio Lula da Silva.
"Je ne crains pas que nous manquions d'investissements parce que le modèle (d'exploitation) adopté est celui de tous les pays qui ont du pétrole. Nous savons que les entreprises doivent investir, payer les coûts et être rentables mais l'Etat ne peut renoncer à tout ce qu'il a fait" pour découvrir ces gisements, a dit le chef de l'Etat dans une interview exclusive à l'AFP.
Lula a annoncé lundi de nouvelles règles pour le secteur pétrolier qui renforcent la participation de l'Etat. Elles stipulent que les réserves de pétrole en eaux très profondes, sous une épaisse couche de sel -estimées à 50 milliards de barils- appartiennent à l'Etat et que les entreprises privées ou publiques ne pourront participer qu'à l'extraction.
Ces entreprises recevront en paiement une partie du brut. La compagnie publique Petrobras devient le seul opérateur des gisements et elle gardera au moins 30% des revenus dans les zones exploitées par des compagnies étrangères.
"La décision d'adopter ce modèle a été correcte. Le régime de concessions qui existait au Brésil depuis 1975 n'est utilisé que lorsque nous ne savons pas s'il y a du pétrole. C'est ce que fait Petrobras dans d'autres pays. Mais à partir du moment où on a découvert du pétrole, il n'y a plus de contrats de risque et plus de concessions non plus", a ajouté Lula.
Il a précisé que les nouvelles règles du secteur pétrolier visaient à "garantir qu'une grande part du pétrole reste dans le pays, comme patrimoine des 190 millions de Brésiliens".
L'objectif principal est d'investir la manne pétrolière en "éducation, en développement industriel et en innovation technologique" pour faire faire "un saut de qualité" au pays.
"Je ne sais pas si je serai en vie pour le voir, mais le Brésil doit pouvoir devenir une grande puissance au XXIè siècle. Nous avons tout ce qu'il faut", a souligné Lula dans son interview au Palais de l'Alvorada, sa résidence officielle.