PARIS (Reuters) - Le troisième candidat en course pour la présidence du Medef de juillet prochain, Patrick Martin, a annoncé mardi qu'il se ralliait à Geoffroy Roux de Bézieux, l'un des deux favoris de la campagne avec Alexandre Saubot.
Le président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, qui se veut la voix des territoires, dit dans un communiqué partager "les mêmes valeurs et la même ambition pour le Medef" que Geoffroy Roux de Bézieux, jusqu'à récemment vice-président du Medef.
"Nous sommes les seuls capables de faire l’unité, les seuls en mesure de concilier une meilleure représentation des territoires, la prise en compte des transformations numériques, sociales et environnementales", a-t-il déclaré.
Geoffroy Roux de Bézieux, qui avait déjà présenté sa candidature contre Pierre Gattaz en 2013, a obtenu lundi la majorité des soutiens du conseil exécutif du Medef (22 voix).
Cette instance, composée de 45 membres, a remis un avis consultatif en prévision des élections du 3 juillet prochain. L'autre favori, Alexandre Saubot, ex-président de la puissante UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), a obtenu 16 voix. Patrick Martin avait obtenu cinq voix et Olivier Klotz, quatrième candidat, une voix.
Rien ne laisse encore présager de l'issue du vote de l'assemblée générale, où 556 votants se prononceront.
Alexandre Saubot a obtenu une série de ralliements officiels dans les derniers jours, dont celui de Prism'Emploi (12 sièges) ou encore de la fédération du commerce et de la distribution (16 sièges). Il pouvait déjà compter sur la puissante UIMM (34 voix), la fédération bancaire française (30 voix), ou encore la Fédération nationale des travaux publics (16 voix).
UN GOUVERNEMENT PRO-BUSINESS
Geoffroy Roux de Bézieux a obtenu pour sa part le soutien de la Fédération française de l'assurance (33 sièges) ou encore celui de l'Association nationale des industries alimentaires (6 voix). Il revendique avec le ralliement de Patrick Martin les deux tiers des sièges des Medef territoriaux (170 votes).
La fédération française du bâtiment (20 sièges) ne s'est pas encore prononcée. Son président, Jacques Chanut, ne cache pas cependant avoir eu des différends avec Alexandre Saubot, notamment lors des négociations sur le compte pénibilité sous le précédent gouvernement. Le candidat était alors négociateur pour le compte du Medef.
Pour l'actuel président du Medef, Pierre Gattaz, la campagne est "de bonne tenue". S'il ne veut pas se prononcer sur un favori, il voit les défis à venir pour son successeur.
"Le prochain président est face à une situation inédite aussi où un certain nombre de réformes positives ont été faites (...) et où le positionnement de notre mouvement face à un gouvernement pro-business n'est pas forcément évident", a-t-il déclaré en conférence de presse.
Il a ciblé trois axes de travail: "inciter les entreprises à se saisir des réformes qui ont eu lieu", notamment celle de l'apprentissage, "reconstruire un lien nouveau avec les organisations syndicales" en discutant avec les leaders syndicaux sur les grands thèmes du travail, "s'intéresser aux questions sociétales et ne pas considérer l'entreprise hors de la société".
Il précise cependant qu'il s'oppose toujours à ce que le code civil soit modifié en ce sens, proposition qui devrait paraître dans le projet de loi "Pacte" (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises), présenté en conseil des ministres le 18 juin.
Certains "thèmes clés" resteront, ajoute-t-il, comme "la baisse des charges et du coût du travail", ou encore "la baisse des dépenses publiques".
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)