Les économistes de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) ont révisé à 3,1% (contre 4,6% en avril) leur prévision de croissance du commerce mondial pour 2014, selon un communiqué publié à Genève.
Dans la foulée, la prévision de croissance de 2015 a également été abaissée à 4,0%, contre 5,3% précédemment.
Cette révision à la baisse s'explique par la croissance du commerce mondial plus faible que prévue au premier semestre, notamment dans des régions exportatrices de ressources naturelles telles que l'Amérique centrale et du Sud.
En outre, l'OMC relève que les tensions géopolitiques se sont aggravées.
"Les institutions internationales ont déjà fortement révisé à la baisse leurs prévisions de croissance économique", a déclaré le directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo.
"Dans ce contexte, les prévisions de l'OMC pour le commerce mondial pour 2014 et 2015 ont également été abaissées", a-t-il ajouté.
Selon lui, "réduire les coûts du commerce et élargir les possibilités commerciales seraient de bons moyens pour renverser cette tendance".
Parmi les nouveaux risques survenus depuis le début de l'année, figure l'épidémie Ebola, indique l'OMC.
Au cours des 20 dernières années, entre 1993 et 2013, le commerce mondial a progressé en moyenne tous les ans de 5,2%.
La croissance du commerce mondial avait déjà été modeste en 2012 et 2013, avec un taux de 2,2%.
Au premier semestre 2014, la croissance du commerce mondial n'a atteint que 1,8%.
La croissance des exportations a été de 4,2% en Asie, de 3,3% en Amérique du Nord, de 1,2% en Europe, avec une contraction de -0,8% en Amérique latine et de -2% pour les autres régions.
Selon l'OMC, "les tensions à propos de l'Ukraine entre les Etats-Unis et l'Union européenne d'un côté, la Russie de l'autre, ont débouché sur des sanctions portant sur certains biens agricoles". "Le nombre de produits touchés pourrait encore s'élargir si la crise persiste", constate l'organisation.
"Les conflits au Moyen-orient représentent également une incertitude et pourraient faire augmenter le prix du pétrole si la sécurité des approvisionnements est menacée.
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest a montré qu'elle est difficile à endiguer et toute propagation de la maladie peut engendrer une panique avec des implications majeures pour l'Afrique de l'Ouest et peut-être au-delà", avertissent les économistes de l'OMC.
L'OMC conclut en affirmant que "la présence de tels risques à faible probabilité, mais avec des coûts élevés a rendu toute prévision de l'évolution du commerce mondial particulièrement difficile à faire cette année".