La Bourse de New York a fini en fort repli lundi, plombée à nouveau par la crise de la dette souveraine en Europe: le Dow Jones a perdu 2,13% et le Nasdaq 1,98%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 247,49 points à 11.397,00 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 52,93 points à 2.614,92 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 1,94% (23,72 points) à 1.200,86 points.
"On a placé trop d'attentes dans la réunion (des ministres des Finances) du G20" qui s'est tenue ce week-end à Paris, a souligné Marc Pado, courtier chez Cantor Fitzgerald.
"Les titres financiers sont au centre de l'attention après que l'Allemagne a réduit les espoirs d'un règlement rapide de la crise de la dette en Europe", a noté pour sa part Sameer Samana, de Wells Fargo Advisors.
"On était vulnérables aux mauvaises nouvelles", a résumé M. Pado à propos des déclarations du porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, à l'origine de la frilosité des places boursières.
Après avoir ouvert en hausse, réconfortées par l'assurance donnée par la présidence française du G20 que les Européens apporteraient une réponse "décisive" à la crise à l'occasion de leur sommet du 23 octobre, les Bourses ont changé d'orientation, dans le sillage des propos de M. Seibert.
Le sommet de l'UE dimanche à Bruxelles va permettre d'avancer "de façon sensible" mais pas de résoudre d'un coup la crise de la dette en Europe, a-t-il prévenu.
"Ces propos n'étaient pas scandaleux, mais ils ont offert l'opportunité aux (investisseurs les) plus craintifs de se retirer du marché et de vendre", a expliqué M. Pado.
Le recul de lundi, purement "technique" selon M. Pado, interrompt une belle reprise de Wall Street où le Dow Jones avait grimpé de 4,9% la semaine dernière, le Nasdaq de 7,6%, et le S&P 500 de 6,0%.
"Le mouvement des deux dernières semaines nous montre comment ça peut se passer quand on détourne notre attention de l'Europe", a-t-il fait valoir.
Sur le front américain, l'indice Empire State a déçu en faisant état d'un recul en octobre de l'activité manufacturière dans la région de New York pour le cinquième mois d'affilée.
"C'est décevant", a commenté Hugh Johnson, PDG du cabinet de gestion d'actifs Hugh Johnson Advisors. "Mais c'est seulement un indice, il faut attendre d'en avoir d'autres pour tirer des conclusions", a-t-il souligné.
Wall Street a par ailleurs évolué au rythme des publications de résultats trimestriels, dont c'est le véritable coup d'envoi cette semaine.
En dépit de résultats meilleurs qu'attendus, Citigroup a perdu 1,65% à 27,93 dollars. Sa concurrente Wells Fargo a chuté de 8,44% à 24,42 dollars, Bank of America de 2,58% à 6,03 dollars et JPMorgan Chase de 2,67% à 31,04 dollars.
Apple a cédé 0,48% à 419,99 dollars. Malgré des premières ventes record de son nouvel iPhone, le cabinet BGC a baissé sa recommandation, d'"achat" à "neutre", jugeant exagérée la hausse de 14% de son titre depuis le 7 octobre.
L'autre grand acteur du marché des téléphones multifonctions, Research In Motion, a perdu 6,55% à 22,40 dollars, après que l'investisseur américain Carl Icahn eut démenti avoir l'intention de prendre des participations dans la société canadienne en crise.
Dans le secteur pétrolier, le géant américain Halliburton, qui a vu son bénéfice net bondir de 25,5%, conformément aux attentes, a perdu 7,88% à 34,48 dollars.
Kinder Morgan a bondi de 5,08% à 74,20 dollars: cette compagnie de transports de produits énergétiques va acquérir sa concurrente El Paso (-10,05% à 34,19 dollars).
Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,155% contre 2,232% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,136% contre 3,209%.