L'agence de notation financière Standard and Poor's a annoncé jeudi qu'elle dégradait d'un cran la note de la dette long terme de PSA Peugeot Citroën, à "BB-", assortie d'une perspective négative.
Standard and Poor's estime dans un communiqué que le constructeur automobile français, qui a présenté mercredi ses résultats annuels, va avoir du mal à atteindre cette année son objectif de réduire par deux le rythme de sa consommation de liquidités "dans un marché automobile en Europe extrêmement compétitif".
"Parmi les constructeurs automobiles généralistes européens, PSA est le plus touché par la morosité actuelle des marchés sur le continent", juge l'analyste Eric Tanguy, cité dans le communiqué.
Cette note est assortie d'une perspective négative, qui signifie que SP pourrait encore l'abaisser, car l'agence de notation financière se montre aussi sceptique concernant les objectifs de PSA pour 2014.
Les difficultés de PSA pourraient "freiner son plan de retour à l'équilibre, en terme de flux de trésorerie opérationnelle, d'ici la fin 2014", selon SP, qui souligne aussi que le premier constructeur français dispose de capacités de production surdimensionnées par rapport à ses besoins sur le Vieux continent.
L'agence de notation financière, qui place PSA au rang des valeurs spéculatives, craint que les mesures prises par le groupe, qui prévoit notamment de supprimer plus de 10.000 postes en France et de fermer une usine, soient insuffisantes pour lui permettre de rétablir la rentabilité de ses activités automobiles.
PSA a dévoilé mercredi la plus lourde perte nette de son histoire de 5,01 milliards d'euros contre un bénéfice de 588 millions en 2011. Elle inclut des dépréciations d'actifs massives dans sa branche automobile, déjà annoncées la semaine dernière à hauteur de 4,7 milliards.
Le groupe a aussi vu son résultat opérationnel plonger dans le rouge de 576 millions d'euros (contre un bénéfice de 1,09 milliard en 2011).
Ceci s'explique par "la division automobile qui affiche une perte de 1,5 milliard", selon PSA, la suspension des activités du groupe en Iran et la déconsolidation de sa filiale Gefco dont il a vendu 75% aux chemins de fer russes. Le chiffre d'affaires a reculé de 5,2% à 55,4 milliards.