La banque BNP Paribas "respecte scrupuleusement" les règles établies pour les bonus dans les banques telles qu'elles ont été établies par le G20, a assuré mercredi la banque à l'AFP à la suite de la publication d'un article dans Libération sur "le retour des bonus".
Selon le quotidien, la banque française "va discrètement accorder autour d'un milliard d'euros de primes à ses traders". "L'enveloppe à distribuer aux 17.000 salariés de sa filiale (Corporate and Investment Banking, banque de financement et d'investissement du groupe, ndlr) devrait dépasser sans problème le milliard", indique le journal soit "59.000 euros en moyenne par personne".
"Le calcul effectué par Libération est globalement exact", a confirmé à l'AFP un porte-parole du groupe. "L’année n’étant pas terminée, il s’agit d’un montant virtuel, les rémunérations variables n’étant décidées qu’en fin d’année au vu des résultats définitifs de l’exercice", a-t-il ajouté.
"BNP Paribas fait partie des banques mondiales qui respectent scrupuleusement les règles (édictées par le G20 de Londres en avril dernier, ndlr) depuis 2008", a-t-il ajouté.
La banque française "s’inquiète du fait que beaucoup de ses concurrents, notamment aux Etats-Unis, ne les appliquent pas encore", a-t-il ajouté.
"Au premier semestre, BNP Paribas a provisionné les rémunérations variables des opérateurs de la Banque d’investissement au prorata de ses gains", a-t-il précisé.
"Les rémunérations variables sont la base de la rémunération des opérateurs de marché depuis 50 ans", a rappelé le porte-parole de BNP Paribas.
"Les chefs d’Etat réunis dans le cadre du dernier G20 de Londres ont, non pas proscrit ces bonus, mais édicté des règles pour éviter les dérives qui ont favorisé la crise", a-t-il ajouté, en précisant ces règles: "pas de bonus garanti sur plusieurs années, calcul du bonus en fonction du résultat net après coût du risque et étalement partiel sur plusieurs années du paiement permettant aux risques éventuels de se matérialiser".
Interrogé par l'AFP sur les bonus, Bercy n'a pas souhaité commenter.
Frédéric Oudéa, Pdg de la Société générale, a affirmé mercredi de son côté que sa banque tiendra compte "des comportements" des traders et pas seulement "des résultats" lors du calcul des rémunérations en fin d'année.
Pour sa part, interrogé sur cette question des bonus sur RMC, René Ricol, le médiateur du crédit, a rappelé l'exigence de "transparence pour savoir si on a bien mis un terme aux errements et aux rémunérations excessives (...) qui poussent toujours à des prises de risques excessives".
Dans l'article de Libération, "on parle d'un milliard pour 17.000 salariés (...) Mais moi, (ce qui m'importe) ce n'est pas le milliard sur 17.000 salariés, parce que si le milliard est réparti entre 17.000 salariés, je suis content pour chacun des salariés", a-t-il expliqué.
"Moi ce qui m'intéresse, c'est de savoir si on a à nouveau des errements de rémunération, des rémunérations à 30, 40 millions d'euros. (...) C'est ça que je veux savoir", a-t-il ajouté.
BNP Paribas a reçu au total 5,1 milliards d'euros d'aides de l'Etat au titre du plan français de soutien au secteur bancaire annoncé en octobre 2008. En contrepartie, le gouvernement avait exigé des banques que leurs dirigeants renoncent à leur bonus et limitent les dividendes.