L'Union européenne a approuvé un programme d'aide financière de 5 mds d'euros à l'Egypte dont l'économie s'est sérieusement détériorée depuis la chute de Hosni Moubarak à la suite d'un soulèvement populaire en 2011, a indiqué mercredi la présidence égyptienne.
La Banque européenne d'investissement met à la disposition de l'Egypte deux milliards d'euros et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement donnera deux autres milliards.
Les pays de l'UE accorderont un milliard de dollars, a indiqué la présidence après une rencontre du président Mohamed Morsi avec la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
"Il s'agit d'un signal fort du soutien de l'Union européenne pour le développement de l'Egypte", a estimé la présidence égyptienne dans un communiqué.
Mme Ashton était présente au Caire dans le cadre d'une série de réunions de travail entre l'UE et l'Egypte mardi et mercredi. Ces travaux visent à relancer les relations économiques entre l'Egypte et l'UE, son premier partenaire économique, et soutenir les efforts de transition démocratique.
Mme Ashton a indiqué devant la presse que ces "cinq milliards en dons et en prêts de la part de l'UE sont des fonds supplémentaires par rapport à ce qui est déjà programmé".
"Nous ne sommes pas venus simplement avec des promesses, mais avec des engagements", a-t-elle ajouté.
Ces fonds sont essentiellement destinés à financer des programmes de développement en Egypte entre 2012 et 2014, a indiqué le représentant spécial de l'UE pour les pays du sud de la Méditerranée, Bernardino Leon. Une fraction de 200 millions est "disponible immédiatement" pour soutenir le budget égyptien, a-t-il ajouté.
Des représentants d'une centaine de grandes entreprises européennes ont participé à ces travaux, de même que plusieurs membres de la Commission européenne et des députés des principaux groupes du Parlement européen. Des groupes de travail se sont penchés plus particulièrement sur la question du tourisme, des investissements et de relations avec la société civile égyptienne.
Le gouvernement du président islamiste Mohamed Morsi a par ailleurs sollicité en août dernier un prêt de 4,8 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI), au sujet duquel des négociations sont toujours en cours. Ce prêt doit servir à appuyer un programme de réformes de l'économie égyptienne, dont Le Caire n'a toujours pas présenté les détails.
"A ma connaissance ces négociations (avec le FMI) progressent bien", a déclaré M. Leon, en espérant "qu'un accord soit signé bientôt".
L'Egypte traverse un grave crise économique depuis la chute de M. Moubarak, avec notamment une baisse de ses revenus touristiques et un effondrement des investissements étrangers, qui s'ajoutent à la corruption et aux graves inégalités sociales héritées de l'ancien régime. Cette crise se traduit notamment par une aggravation du déficit budgétaire et une fonte des réserves en devises du pays.