Le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS étudie la possibilité de se passer de crédits du gouvernement allemand avec lequel les rapports sont tendus, selon la livraison de lundi du Frankfurter Allgemeine Zeitung qui cite des sources proches de l'entreprise.
Pour se dégager de la pression de Berlin, qui réclame un meilleur respect des intérêts allemands au sein du groupe, EADS et sa filiale Airbus vérifient s'ils pourront, à l'avenir, se passer de crédits de développement du gouvernement fédéral, indique le journal.
Berlin s'est déclaré disposé à apporter son soutien au futur appareil long courrier A350, en octroyant un crédit de développement d'un milliard d'euros, rappelle la FAZ.
Une première moitié, soit 500 millions d'euros, a déjà été versée, indique le journal, mais Airbus pourrait refuser l'autre moitié, car elle dispose de 11,4 milliards d'euros nets de liquidités, explique le quotidien qui s'appuie sur un communiqué datant de septembre.
La réorganisation du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS, annoncée par son futur patron Tom Enders, a provoqué une nouvelle poussée de fièvre des deux côtés du Rhin, Allemands et Français craignant d'être lésés.
Depuis que l'Allemand Tom Enders, qui succèdera cet été au Français Louis Gallois, a annoncé en février qu'il voulait concentrer à Toulouse la direction du groupe, actuellement éclatée entre Paris, Munich et Toulouse, les manifestations d'anxiété se succèdent.
Un haut responsable du gouvernement allemand a adressé cette semaine une lettre à M. Enders, actuellement patron de la division Airbus, s'inquiétant de la centralisation à Toulouse.
Dans son courrier, Peter Hintze, coordinateur du gouvernement pour le secteur aéronautique rattaché au ministère de l'Economie, a jugé "inacceptable" que les usines allemandes d'Airbus n'aient pas, selon lui, été renforcées, réclamant "un renversement de tendance".