Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker "a rendu hommage" jeudi aux Grecs pour "leur énorme effort" qui a contribué à l'amélioration de la situation économique du pays, frappé par la crise et l'austérité.
Lors d'un bref entretien avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, M. Juncker s'est félicité de la recommandation mercredi de la Commission pour la clôture de la procédure de déficit excessif, qui signifie que le pays était maintenant prêt à tourner la page à l'austérité et rejoindre la croissance.
La Grèce, dont le déficit public dépasse depuis plusieurs années et très largement la limite des 3,0% du PIB fixée par les traités, avait été placée sous le coup de cette procédure en 2009, à un moment où son déficit atteignait 15,1% du PIB.
Mais elle est parvenue, au prix de lourdes réformes, à dégager en 2016 un excédent budgétaire de 0,7% du PIB et restera "bien en-dessous du seuil de 3,0% en 2017 et 2018", a indiqué mercredi le commissaire des Affaires économiques, Pierre Moscovici.
"Oui, désormais le pays va bien, (...), je voudrais rendre hommage surtout aux plus pauvres citoyens qui ont souffert beaucoup plus que les autres, au citoyen moyen qui a fait d'énormes efforts", a dit M. Juncker.
De son côté M. Tsipras a qualifié l'annonce de la Commission "d'un signal important" pour l'économie de son pays.
Le président de la Commission s'est rendu pour quelques heures jeudi soir à Thessalonique après une invitation de la Faculté de Droit de l'université de cette ville qui lui a décerné le titre de Docteur honoris causa.
"J'aime la Grèce et suis content d'être là", a dit M. Juncker lors d'un discours devant le rectorat de la Faculté et en présence de M. Tsipras.
Il a avoué "avoir essayé pendant toute sa carrière (...) de faire respecter la dignité du peuple grec, qui n'était pas respectée par tous les Européens (...)".
Ayant reconnu "l'énorme performance" économique grecque, il a toutefois appelé Alexis Tsipras à continuer "les réformes" réclamées par les créanciers, UE et FMI.
"La confiance, la stabilité et la croissance sont de retour, la croissance est prévue à 2,1% en 2017 et 2,5% en 2018... si vous continuez les réformes cher Alexis (Tsipras)", a lancé M. Juncker.
Alexis Tsipras s'est rendu à Thessalonique jeudi matin pour participer à une réunion régionale trilatérale avec son homologue bulgare Boïko Borissov et le président serbe Aleksandar Vucic lors d'un sommet trilatéral régional.