Un effacement partiel de la dette grecque détenue par les prêteurs institutionnels UE et FMI n'est pas envisageable "pour le moment", a estimé mercredi à Athènes le directeur général de l'Institut de la finance internationale (IIF), qui prône plutôt une réduction des taux d'intérêt.
"Je crois qu'un effacement de dette par le secteur officiel, sur le mode de ce que les créanciers privés ont fait, serait un combustible politique pour toute l'Europe. Ce n'est pas le moment", a déclaré Charles Dallara à Athènes, qui dirige l'organisme, basé à Washington, représentant les principales banques de la planète.
"Ce que le secteur officiel devrait faire en priorité, c'est de réduire les taux d'intérêt" que la Grèce doit payer, aussi bien sur les anciens prêts que sur d'éventuels prochains prêts, a préconisé M. Dallara, qui a négocié l'hiver dernier avec le gouvernement grec, au nom des banques privées, un effacement volontaire d'une partie de la dette souveraine (107 milliards d'euros) qu'elles détenaient.
"C'est à la zone euro et au Fonds monétaire international de trouver le bon mélange" entre baisse des taux d'intérêt et extension des maturités, a-t-il ajouté lors d'un discours devant l'Union des banques grecques.
"Je ne pense pas que le débat sur une décote de la dette détenue par le secteur officiel soit productif", a-t-il souligné.
"La dette n'est plus au coeur du problème" grec, "c'est sur la croissance que l'accent devrait être mis", a-t-il affirmé, en estimant que le pays avait surtout besoin d'un "assouplissement du rythme" de son adaptation budgétaire pour lui permettre une bouffée d'oxygène et la relance de son économie.
Par secteur officiel, on entend les prêteurs institutionnels de la Grèce, c'est-à-dire la zone euro et le FMI, qui se sont engagés à prêter au pays 240 milliards d'euros, depuis 2010 lors de l'éclatement de la crise de la dette.