La récession en Russie, frappée par la chute des cours du pétrole et par les sanctions occidentales, s'est aggravée au deuxième trimestre, avec une chute du 4,6% sur un an du produit intérieur brut, selon une première estimation officielle publiée lundi.
Cette évaluation du service des statistiques Rosstat marque une nette dégradation par rapport à la baisse du premier trimestre (-2,2%) et constitue une mauvaise surprise pour le gouvernement qui avait prévu une contraction de 4,4%.
Elle est publiée à un moment où les perspectives de reprise économique espérées par les autorités russes sont assombries par la rechute actuelle des cours du pétrole.
Pour le gouvernement russe et certains économistes, le deuxième trimestre devrait marquer la période la plus difficile cette année pour l'économie du pays, qui subit les effets depuis le début de l'année de la crise monétaire de la fin 2014. Le rouble s'était alors effondré à la suite du plongeon des prix du pétrole, principale source de revenus de la Russie avec le gaz, et de l'application de sanctions économiques sans précédent contre Moscou à cause de la crise ukrainienne.
Ce choc a provoqué une flambée des prix, affectant pouvoir d'achat et consommation, à laquelle s'est ajoutée au deuxième trimestre une forte baisse de la production industrielle, plombée par la faiblesse de la demande.
Pour l'ensemble de l'année 2015, la plupart des économistes prévoient une chute du PIB de plus de 3% après une croissance de 0,6% en 2014.
Les autorités russes, qui ne cessent de répéter que le pire de la tempête est passé, espèrent une amorce de reprise dès le troisième trimestre et une croissance de plus de 2% l'an prochain.
Un scénario aussi optimiste est jugé peu probable par la plupart des experts au vu de la rechute récente des cours du pétrole, qui a réduit quasiment à néant le rebond du rouble au printemps.