SHANGHAI (Reuters) - Les actions chinoises ont dégringolé vendredi, au terme de la pire semaine qu'elles aient vécue depuis la crise financière de 2008, le rally boursier de huit mois semblant s'épuiser.
L'indice CSI300 des plus grosses capitalisations des Bourses de Shanghaï et de Shenzhen a perdu 6,0% sur la journée à 4.637,05, tandis que l'indice composite de la Bourse de Shanghaï a cédé 6,4% à 4.478,36.
Sur l'ensemble de la semaine, les deux indices ont perdu plus de 13%, un recul sans précédent depuis 2008.
L'accélération des ventes, à peine interrompue par un modeste rebond mercredi, a été provoquée par des mesures des autorités contre le "financement sur marge" (margin financing), le recours à l'emprunt pour financer l'achat de titres, et entretenue par une vague d'introductions en Bourse qui ont asséché la liquidité.
Enfin, les signes d'amélioration du marché immobilier - les prix ont augmenté en mai pour la première fois en 13 mois - font craindre que l'Etat s'abstienne à présent d'injecter des liquidités dans l'économie.
"Ces derniers temps, les éléments freinant la croissance du marché se manifestent", commente Bosera Asset Management.
"D'abord (...), les possibilités d'un nouvel assouplissement monétaire sont peut être moindres qu'on ne le pensait et l'afflux de nouveaux investisseurs a peut être atteint son sommet. Ensuite, un marché haussier qui repose autant sur l'emprunt ne peut pas durer."
La capitalisation du marché boursier chinois a plus que doublé, alors que l'économie ralentit, en raison surtout d'un afflux de liquidités et de financements par l'emprunt que Bosera évalue entre 3.000 et 4.000 milliards de yuans (427 à 569 milliards d'euros).
Toute mesure visant à réduire le recours à l'emprunt et tout assouplissement monétaire qui ne répondrait pas aux attentes sont susceptibles de faire redescendre la Bourse aussi vite qu'elle est montée, disent des analystes.
(Samuel Shen et Pete Sweeney, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)