Les secrétaires généraux de l'Unsa et de l'Unsa ferroviaire ont pressé mercredi le gouvernement d'ouvrir des négociations sur son projet de réforme de la SNCF pour "sortir positivement d'un conflit qui s'enlise".
C'est "un coup de gueule pour que quelqu'un prenne réellement des engagements (...) Il faut qu'on ait des éléments, des avancées, qu'on puisse évoluer" et "sortir positivement d'un conflit qui s'enlise", a déclaré Roger Dillenseger de l'Unsa ferroviaire, lors d'une conférence de presse organisée à la veille d'une interview du président Emmanuel Macron sur TF1 (PA:TFFP).
Lors de cet entretien télévisé, "le président de la République aura une grande responsabilité", a souligné M. Dillenseger, qui "regrette vraiment que ce dossier fasse l'objet d'une politisation" avec le statut des cheminots érigé en "totem".
"Des voies de sortie négociées du conflit doivent être trouvées" avec "un protocole d'accord qui prend des engagements" car "il nous faut des garanties précises, pas du baratin", a réclamé Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa, jugeant que "les cheminots sont en état de légitime défense".
Accusant le gouvernement de porter "une très lourde responsabilité" dans "ce conflit profond" avec "une réforme mal ficelée sur laquelle il a plus de questions que de réponses", M. Bérille a critiqué un calendrier "incompatible avec un traitement sérieux" d'un dossier "complexe".
La réforme du système ferroviaire ne peut être décidée "en trois mois par un coup de menton politique", a-t-il considéré, dénonçant notamment la "pirouette" sur les petites lignes du gouvernement qui "refile le bébé aux régions: à elles de faire le sale boulot".
Jusqu'à présent, "on n'a strictement rien négocié", or "la réforme ferroviaire ne pourra être un succès que si elle se fait avec les salariés", a renchéri M. Dillenseger, dont l'organisation est la deuxième force syndicale à la SNCF.
Alors que le troisième épisode de deux jours de grève est programmé de 20H00 jeudi soir à 07H55 dimanche matin, "nous ne sommes ni découragés, ni résignés, mais combatifs, volontaires, déterminés", a-t-il ajouté.
Et "avant de réfléchir au statut" des cheminots, "il faut négocier la convention collective" du transport ferroviaire, qui "n'est pas finalisée", a-t-il aussi souhaité.
De son côté, la CFDT Cheminots a dénoncé dans un communiqué le vote par les députés de dispositions sur le statut juridique de la SNCF et celui des cheminots, alors que "la négociation annoncée par le gouvernement" sur ces points a "à peine commencé". Le 4e syndicat de la SNCF "appelle tous les cheminots à poursuivre et à amplifier la mobilisation".
Les quatre syndicats représentatifs du groupe, CGT (1er), Unsa, SUD (3e) et CFDT, devaient se réunir mercredi après-midi, notamment pour discuter de la répartition entre les grévistes de la cagnotte de soutien lancée le 23 mars par une trentaine d'écrivains, réalisateurs ou encore universitaires.
Vers 16H00 mercredi, cette cagnotte dépassait les 670.000 euros. Elle "nous permettra de tenir sur la durée", a dit à l'AFP Florent Monteilhet, secrétaire fédéral de l'Unsa ferroviaire.