La fondation Open Society (OSF) du milliardaire américain George Soros a annoncé lundi avoir porté plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme en raison des mesures prises par Budapest pour entraver ses activités humanitaires en Hongrie.
Cette décision intervient après l'adoption en juin d'un ensemble de lois intitulé "Stop Soros", frappant les ONG d'aide aux migrants d'une taxe de 25% sur leurs revenus et prévoyant une peine d'un an de prison pour l'assistance à l'entrée illégale en Hongrie.
Farouchement opposé à toute immigration, le Premier ministre national-conservateur Viktor Orban a présenté cette législation comme une mesure supplémentaire contre l'arrivée de demandeurs d'asile dans le pays.
Mais "il n'y a qu'une chose que cette législation va stopper, c'est la démocratie", a estimé l'OSF dans un communiqué.
L'organisation estime que ces lois contreviennent aux conventions européennes sur la liberté de parole et d'association, et exposent "toute une série d'activités légitimes au risque de poursuites pénales".
L'OSF, qui finance de nombreuses ONG en Hongrie et dans le monde, avait annoncé en août transférer son siège régional depuis Budapest à Berlin, dénonçant les mesures "répressives" instaurées par M. Orban.
Le dirigeant, confortablement réélu pour un troisième mandat consécutif en avril après avoir multiplié les attaques contre M. Soros et axé sa campagne sur la lutte contre l'immigration, estime que sa politique a été légitimée dans les urnes.
Dans un vote inédit à forte portée symbolique, le Parlement européen a activé le 12 septembre l'article 7 pouvant conduire à des sanctions contre la Hongrie, notamment pour ses atteintes aux valeurs de l'UE en matière de libertés publiques et de droits des migrants.
George Soros, 88 ans, qui a multiplié les actions philantropiques après avoir fait fortune dans la finance, est lui-même d'origine hongroise.