La police fédérale américaine, le FBI, envisage de lancer une enquête contre une filiale britannique du groupe aéronautique européen EADS, GPT Special Management Systems, pour corruption dans le cadre d'un contrat en Arabie saoudite, rapporte lundi le Financial Times.
Dans le cadre de ce contrat portant sur des équipements de communications, obtenu via le ministère de la Défense anglais, GPT aurait offert à des responsables militaires saoudiens des voitures de luxe, selon des "documents" consultés par le FT.
Il aurait aussi effectué, entre 2007 et 2010, "des paiements inexpliqués" dont certains via les Etats-Unis, de 11,5 millions de livres (13,5 millions d'euros) sur des comptes domiciliés aux îles Caïman,
Le gendarme financier britannique, le Serious Fraud Office, a ouvert une enquête l'année dernière sur la même affaire, selon les révélations de la presse britannique en mai dernier. D'après elle, le contrat entaché de corruption s'élevait à deux milliards de livres et portait sur la modernisation des moyens de communication de la garde nationale saoudienne.
Ces allégations de corruption ont été portées dans des emails par un haut responsable ayant travaillé sur le contrat et qui a été muté à un autre poste au sein d'EADS, affirme le Financial Times. Un autre haut responsable d'EADS, qui a récupéré les courriels en question avant de les confier en 2011 aux autorités britanniques, a fui l'Arabie saoudite.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'EADS a indiqué que l'entreprise "n'avait pas été contactée pas le FBI" pour l'instant.
Le ministère britannique de la Défense avait indiqué en mai "prendre très au sérieux ce genre d'accusations". "Nous les étudions soigneusement", a ajouté un porte-parole sans plus de précisions.
EADS fait l'objet d'une autre enquête pour corruption en Allemagne et en Autriche, sur les conditions dans lesquelles il a obtenu de Vienne une commande de 15 avions de combat Eurofighter Typhoon.
Le patron du groupe européen, Tom Enders, a promis la "tolérance zéro" envers la corruption dans une lettre adressée en novembre dernier à ses cadres et citée par la presse allemande.