Deux géants de l'habillement, l'espagnol Inditex (qui possède notamment Zara) et le suédois H&M (Hennes et Mauritz), ont annoncé lundi leur intention de signer un accord lancé par les syndicats pour améliorer la sécurité des usines textiles au Bangladesh.
H&M a rejoint pour cinq ans l'accord sur la sécurité incendie et bâtiments au Bangladesh, dont IndustriALL (qui revendique 50 millions de travailleurs dans 140 pays) et UNI Global Union (20 millions de travailleurs) ont été à l'origine en 2012.
Cet accord institue entre autres un "inspecteur en chef" indépendant des entreprises et des syndicats, chargé de "concevoir et mettre en oeuvre un programme d'inspection de la sécurité incendie qui soit crédible et efficace".
Il prévoit également "un ou plusieurs experts qualifiés" devant "mener à bien un examen complet et rigoureux des normes et règlements actuels dans le bâtiment pour les entreprises de prêt-à-porter".
Inditex a également annoncé dans un communiqué avoir informé IndustriALL de son "engagement total envers cet accord sur la sécurité et la prévention des incendies".
Le groupe espagnol, l'un des leaders mondiaux du secteur, a rappelé qu'il avait signé dès 2007 un "accord-cadre" avec IndustriALL "pour améliorer en permanence les conditions de travail et de sécurité dans les usines textiles".
Un porte-parole d'Inditex a précisé à l'AFP que le groupe signerait formellement le nouvel accord à une date qui doit être arrêtée par le syndicat.
Les promoteurs de l'accord ont fixé le 15 mai comme date-limite pour ses signataires. La liste n'est pas encore publique, mais ses promoteurs ont déjà annoncé les signatures de l'américain PVH (qui détient des marques comme Tommy Hilfiger et Calvin Klein) et de l'allemand Tchibo.sq.
Le Bangladesh est le deuxième exportateur au monde de vêtements, secteur qui représente 80% de ses exportations. L'effondrement le 24 avril d'un immeuble où travaillaient plus de 3.000 ouvriers du textile, et qui a tué 1.125 personnes, a mis sous les feux des projecteurs les conditions de travail dangereuses qui prévalent dans cette industrie.
La Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile, dont le siège se trouve à Amsterdam, s'est immédiatement félicitée de l'engagement des deux géants du secteur, une "nouvelle monumentale".
"La décision de H&M et d'Inditex de signer cet accord contraignant sur la sécurité incendie et bâtiment au Bangladesh est cruciale", s'est réjouie l'association dans un communiqué. "La pression monte sur les autres acteurs clé du secteur, pour qu'ils signent à leur tour".