La Grèce va pouvoir rembourser vendredi 5 milliards d'euros de titres à court terme grâce à la levée de fonds menée en début de semaine pour compenser le retard de ses bailleurs de fonds UE et FMI à reprendre leur perfusion financière, a indiqué l'Agence de gestion de la dette publique (PDMA).
"La Grèce s'acquitte sans problème de cette échéance, il y a l'argent nécessaire", après la levée de 5 milliards d'euros sur le marché obligataire, à un et trois mois mardi, a déclaré à l'AFP une source du PDMA. Avant d'écarter cette menace et de procéder à cette émission, la Grèce, à sec, avait évoqué le risque d'une cessation de paiement si UE et FMI ne lui versaient pas de nouveaux prêts à temps pour assurer ce remboursement.
C'est la deuxième fois depuis août que le pays doit lever des montants exceptionnels à court terme pour tenir ses échéances. Mardi, il a levé 4,062 milliards d'euros en titres à un et trois mois, ensuite portés à 5 milliards par les offres non-compétitives, à des taux respectifs de 3,95% et de 4,2%.
Privée d'accès aux marchés pour se financer à long terme, la Grèce surendettée procède tous les mois à des émissions sur trois et six mois, mais pour des sommes ne dépassant d'habitude pas 2 milliards.
Le ministre des Finances, Yannis Stournaras, a toutefois prévenu mardi que ces acrobaties financières avaient leurs limites, mettant en garde contre un risque "très élevé" de faillite du pays si UE et FMI continuaient à tergiverser pour débloquer le versement de prêt gelés depuis juin.
En dépit de l'adoption par la Grèce d'un plan pluri-annuel durcissant et prorogeant la rigueur jusqu'en 2016 comme le réclamaient ses bailleurs de fonds, UE et FMI ont renvoyé au 20 novembre une décision sur la reprise de cette perfusion, faute de réussir à s'entendre sur les moyens de garantir à terme la solvabilité du pays.
Le FMI a réaffirmé jeudi qu'il jugeait avoir fait son possible pour aider la Grèce et affirmé qu'il appartenait "sans doute" aux Européens de passer à l'action pour ramener la dette grecque à un niveau "supportable", alors qu'Athènes prévoit son envolée à 190% du PIB en 2014.
Excluant jusqu'à présent un effacement de créances, les pistes envisagées à ce jour incluent un abaissement des taux d'intérêt payés par la Grèce et le rachat par le pays d'une partie de sa dette à prix cassés.
Le secteur privé avait pour sa part consenti en mars un effacement de dette de 107 milliards d'euros.