Le ministre grec des Finances George Papaconstantinou a déclaré mercredi que son pays espérait le soutien des autres membres de l'UE dans la crise actuelle des déficits publics de la Grèce, pour se défendre contre les attaques spéculatives des marchés internationaux.
"Nous attendons et demandons à nos partenaires européens de soutenir la Grèce dans les jours à venir", a déclaré M. Papaconstantinou à la chaîne de télévision grecque Mega.
"Ils doivent soutenir les efforts de la Grèce et dire aux marchés internationaux qu'il n'y a pas de maillon faible" que les attaques spéculatives pourraient casser dans la zone euro, dont la Grèce fait partie, "que nous nous trouvons tous dans le même bateau et que nous devons travailler ensemble", a-t-il poursuivi.
Ce genre d'encouragement serait très utile pour la Grèce "puisqu'il n'y a pas d'autres options au sein du système européen concernant d'autres formes de soutien", a-t-il ajouté.
Le ministre s'exprimait après que la Commission européenne a approuvé mercredi le plan d'économies présenté par Athènes pour sortir de sa crise budgétaire actuelle, tout en plaçant la Grèce sous une surveillance sans précédent, alors que l'idée d'un soutien de la zone euro à la Grèce continue à faire son chemin.
"Nous appuyons le programme" grec de stabilité, dans lequel Athènes a détaillé les mesures prévues pour réduire son déficit sur la période 2010-2013, a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia.
"Nous considérons que c'est ambitieux mais réalisable", a-t-il ajouté, en cherchant à rassurer les marchés qui ont mis le pays sous pression depuis plusieurs semaines.
La dette de la Grèce s'élève à plus de 294 milliards d'euros (412 milliards de dollars), son déficit est bien au-delà des limites des 3% du PIB pour les membres de la zone euro. En outre, en décembre, les trois grandes agences de notation ont successivement abaissé la note de dette souveraine du pays, d'abord Fitch à "BBB+" le 8 décembre, puis Standard and Poor's le 16 décembre à "BBB+" également, et enfin Moody's à "A2" le 22 décembre.
Le gouvernement envisage d'emprunter environ 54 milliards d'euros cette année, dont 40 milliards pour la période à venir, a indiqué le ministre.
"Dans les prochains mois, le pays a besoin d'emprunter environ 40 milliards d'euros. Ce qu'il va faire sur les marchés internationaux, malheureusement, et les marchés internationaux ont leurs règles", a souligné M. Papaconstantinov.
"Ces règles sont souvent sauvages, et souvent ce sont les plus faibles qui sont attaqués", a-t-il souligné, ajoutant que les plans du gouvernement ont dus être accélérés en raison d'une attaque "incroyable" des marchés ces dernières semaines.
Le gouvernement grec a dévoilé mardi une série de mesures d'austérité supplémentaires pour assainir les finances publiques, dont le gel total des salaires des fonctionnaires et un relèvement de l'âge légal du départ à la retraite.
Les syndicats grecs ont appelé à des manifestations les 10 et 24 février.
"Il est évident qu'il y aura des réactions, mais nous sommes convaincus que la grande majorité de la population va nous soutenir parce qu'elle sait que ces décisions sont nécessaires, a indiqué M. Papaconstantinov.