Le président américain Barack Obama a annoncé samedi pour 10 milliards de dollars d'accords avec l'Inde qui devraient créer 50.000 emplois américains, au premier jour de sa visite ayant débuté par un hommage aux victimes des attentats de Bombay en novembre 2008.
L'Inde est la première étape de sa tournée asiatique de 10 jours dans quatre pays destinée à défendre l'influence des Etats-Unis dans une région dont le dynamisme nourrit l'espoir de nouveaux débouchés pour les produits américains.
Son voyage intervient en outre juste après la défaite que son camp du parti démocrate a subie aux élections législatives de mi-mandat, dans lesquelles l'état de l'économie américaine a été l'un des premiers motifs de mécontentement électoral.
"En regardant l'Inde aujourd'hui, les Etats-Unis voient une opportunité pour vendre leurs exportations dans l'un des marchés se développant le plus vite au monde", a-t-il déclaré, en annonçant "une vingtaine d'accords totalisant plus de 10 milliards de dollars".
"Les accords d'aujourd'hui conduiront à plus de 50.000 emplois aux Etats-Unis, depuis des emplois dans la haute technologie en Californie jusqu'aux emplois industriels dans l'Ohio", a-t-il détaillé.
Boeing a signé un accord préliminaire de 4 mds USD avec l'armée indienne pour vendre 10 avions de transport C-17 Globemaster, qui devrait susciter 22.160 emplois. Le géant de l'aéronautique a aussi conclu un accord avec la compagnie SpiceJet de 7,7 milliards de dollars pour livrer 30 avions 737.
General Electric a par ailleurs été sélectionné par l'Inde pour fournir des moteurs d'avions de combat, avec 4.440 emplois à la clé.
Il a également demandé à l'Inde d'assouplir ses barrières pour le commerce et l'investissement, des géants comme Wal-Mart attendant avec impatience la pleine libéralisation du secteur du commerce de détail aux étrangers.
Obama a aussi dévoilé une réforme majeure des contrôles des exportations de haute technologie américaines pour favoriser les échanges avec l'Inde.
Son discours a été jugé "très pragmatique" par le président de la fédération indienne des chambres de commerce et d'industrie, Rajan Bharti Mittal.
Le président américain avait entamé sa visite en Inde par un hommage aux victimes des attentats de Bombay perpétrés par un commando islamiste fin novembre 2008 qui avaient fait 166 morts et plus de 300 blessés. Il s'est rendu avec son épouse Michelle à l'hôtel Taj Mahal, qui fut l'une des cibles.
Il a assuré que l'Inde et les Etats-Unis étaient "unis" dans la lutte contre le terrorisme. Du 26 au 29 novembre 2008, un commando de dix hommes lourdement armés avait semé la mort dans l'hôtel Taj Mahal, dans un restaurant touristique, à la principale gare et dans un centre juif de Bombay.
"La résilience du peuple indien a marqué un contraste saisissant avec la sauvagerie des terroristes", a-t-il affirmé.
Barack Obama a ajouté que les deux pays travaillaient plus étroitement que jamais pour éradiquer l'extrémisme et traduire en justice les responsables, ajoutant vouloir renforcer les relations bilatérales en matière d'anti-terrorisme lors de sa visite.
Prudent, il n'a toutefois pas mentionné que les extrémistes jugés responsables des attentats, dont le mouvement Lashkar-e-Taïba (LeT), étaient basés au Pakistan, rival de l'Inde et allié de Washington dans la lutte contre le terrorisme.
Le seul survivant du commando de dix hommes lourdement armés a déclaré qu'ils avaient été recrutés, entraînés et équipés par un groupe islamiste basé au Pakistan, le Lashkar-e-Taïba (LeT), avec un soutien de certains membres des services de renseignement et de l'armée du Pakistan.
Obama a également visité la maison où le Mahatma Gandhi, héros de l'indépendance de l'Inde cité par le président américain comme une source d'inspiration, avait l'habitude de se rendre lorsqu'il venait à Bombay.