Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

L’avenir de Manurhin, ancien fleuron de l’armement, suspendu au bon vouloir de l’Etat

Publié le 30/09/2011 10:20

L’ancien fleuron de l’armement français Manurhin s'impatiente. L’Etat, qui a promis son entrée au capital pour assurer la survie de l'entreprise, n'a toujours pas donné suite alors que le temps est compté.

"Nous construisons un puzzle à trois pièces. Les deux premières sont sur la table, il manque celle de l’Etat. Le temps presse, c’est une question de jours", décrit Rémy Thannberger, PDG depuis l’an dernier de l’entreprise de 130 salariés basée à Mulhouse (Haut-Rhin).

Manurhin, rendue célèbre par ses revolvers et recentrée aujourd’hui sur la fabrication de machines de munitions, a sollicité l’Etat pour participer à une augmentation de capital "de 5 à 10 millions d’euros", expose M. Thannberger. Cette augmentation associe le slovaque Delta Defence et des fonds du conseil régional d’Alsace. Or au terme de plusieurs mois de discussions, le gouvernement n’a pas donné son accord contrairement aux deux autres investisseurs. Et Delta Defence conditionne sa venue à celle de l’Etat, compte tenu des contraintes administratives particulières qui régissent le secteur de l’armement, ajoute le dirigeant.

A court de fonds propres, l’entreprise puise actuellement dans ses ultimes réserves et faute de déblocage rapide de la situation, son dépôt de bilan prochain est prévisible, reconnaît M. Thannberger. Le coût pour les comptes publics du licenciement du personnel serait bien supérieur aux montants qu’exige l’entrée au capital, fait-il observer.

Le dirigeant indique ne pas comprendre les tergiversations de l’Etat, car la pérennité de l’entreprise est assurée par un carnet de commandes "équivalent à quatre années pleines d’activité". En outre, Delta Defence, qui deviendrait premier actionnaire avec un tiers du capital, s’est engagé à ne délocaliser ni la production ni le centre de décision.

Les salariés s’indignent également. Ils sont "laissés à l’abandon, sans aucun signe de l’Etat", écrit la CFDT, principal syndicat du site, dans un courrier à Nicolas Sarkozy du 20 septembre.

"Nous ne comprenons pas qu’une entreprise dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est plus que viable se retrouve dans cette situation qui semble s’orienter vers un gâchis humain et industriel", ajoute la CFDT.

La fragilité de Manurhin vient de sa situation financière: ses fonds propres sont réduits à peau de chagrin, conséquence d’errements passés. Les comptes de 2010 sont déficitaires de 2,5 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros.

L’Etat entrerait au capital via la société de conversion Sofred et Nexter, l’entreprise publique d’armement ex-GIAT. Manurhin avait sollicité d’abord le Fonds de consolidation et développement des entreprises (FCDE), outil du FSI, mais il a été éconduit "sans que personne ne vienne nous voir, c’est stupéfiant", commente M. Thannberger.

Selon le dirigeant, le blocage actuel se situe "à Bercy, chez M. Baroin" dont le cabinet, sollicité par l'AFP, n'a pas réagi.

"Nous avons l’accord du ministère de la Défense. Je n’imagine pas Manurhin disparaître à cause de lourdeurs administratives", conclut Rémy Thannberger.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés