Les chauffeurs de VTC et Loti (transport collectif), toujours mobilisés mercredi, ont indiqué qu'ils allaient recevoir pour la première fois un soutien syndical significatif, Force ouvrière (FO), lors d'une nouvelle manifestation jeudi pour protester contre des mesures prises par le gouvernement sous la pression des taxis.
FO doit appuyer un nouveau défilé des véhicules de tourisme avec chauffeurs (VTC) jeudi dès 05H00 du matin entre la Porte Maillot et l’Étoile, a-t-on appris de sources concordantes.
Sous-traitants de plateforme de réservation type Uber, VTC et autres "capacitaires" de la loi sur les transports intérieurs (les "Loti") sont accusés par les taxis de concurrence illégale dans le transport des personnes.
"Nous sommes en contact avec des membres de la direction de Force ouvrière", a indiqué à l'AFP un porte-parole des VTC, Fouad Baadache, après s'être adressé mercredi aux chauffeurs en colère, qui avaient garé une cinquantaine de voitures sur la partie piétonne de la place de la République.
Le secrétaire général de la Fédération des transports de FO, Patrice Clos, a confirmé la manifestation de jeudi matin. "Ils ne sont pas structurés", a-t-il expliqué à l'AFP, demandant une "table ronde" avec l'ensemble des salariés concernés (transports et taxis) "mais aussi les trois ministères concernés, Bercy, Intérieur, Transport".
"C'est le merdier le plus total", a-t-il résumé dans un communiqué écrit sur la guerre taxi/VTC/Loti.
"Cela n'engage que la Fédération (des transports), pas l'organisation de taxis FO", a réagi son responsable, Nordine Dahmane (Union des syndicats FO des chauffeurs professionnels), sollicité par l'AFP.
Uber France a par ailleurs reconnu mercredi que des versements avaient été effectués à des chauffeurs, comme "indemnisation", pendant leur mouvement de protestation, mais a assuré qu'il s'agissait d'une initiative isolée et que l'entreprise y avait "immédiatement" mis fin. Ces dédommagements s'élèvent à 100 euros par jour pour les chauffeurs qui peuvent prouver leur présence à la manifestation, a-t-on de source proche des manifestants mobilisés depuis une semaine.
Par ailleurs, le représentant de l'Alternative mobilité transport (AMT), Joseph François, a rencontré de nouveau mercredi le médiateur nommé par le gouvernement, le député PS Laurent Grandguillaume.
"Un rendez-vous informel", a déclaré à l'AFP M. François, qui représente tant les entrepreneurs que les salariés de ce métier neuf et peu organisé par rapport aux taxis. "On manque de communication depuis le début", a regretté M. Baadache place de la République.
Dans une lettre au médiateur, l'AMT a demandé "un gel immédiat" des mesures annoncées le 28 janvier par le Premier ministre Manuel Valls après une forte mobilisation des taxis, qui incluaient un renforcement des contrôles sur les Loti, accusés d'effectuer des courses individuelles au mépris de la loi.
VTC et Lotis arguent que ces mesures menacent 10.000 emplois, dont de nombreux jeunes issus de banlieues et de quartiers réputés difficiles.