La reprise s'accélère pour les ventes de logements neufs réalisées par les promoteurs à mi-2015, en amélioration depuis trois trimestres consécutifs, grâce au retour des investisseurs, bien plus marqué que celui des accédants à la propriété.
Ces ventes ont grimpé de 19,3% sur un an au premier semestre, et même de 23,1% d'avril à juin, où les logements réservés se sont élevés à 30.764, selon les chiffres publiés jeudi par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
Cette embellie de l'activité commerciale des promoteurs est portée par "l'adhésion des investisseurs" au dispositif fiscal Pinel, observe la fédération professionnelle. Allié à de faibles taux de crédit immobiliers, celui-ci "renforce l'intérêt des investisseurs pour la pierre".
Ainsi, avec 24.749 ventes réalisées sur les six premiers mois de l'année, la commercialisation de logements auprès des investisseurs a connu "une très forte hausse", de 66,2%. Elle a même représenté un logement sur deux (51%) vendu au détail sur la période (contre 40% au 1er semestre 2014).
Cette reprise des ventes de logements neufs réalisées par les promoteurs est toutefois "entravée par la langueur" des ménages accédants à la propriété, l'autre moteur du marché, estime la fédération.
Au deuxième trimestre les ventes en accession ont progressé de 10,4% sur un an, une amélioration notable puisqu'elles étaient encore en repli de 3,3% de janvier à mars, sur un an. Pour les six premiers mois de 2015, la hausse est de 5% sur un an.
Par type de ventes de logements, celles en résidences services diminuent encore de 3,3% tandis que les ventes en bloc reculent de 23,1% par rapport à la même période de 2014, d'avril à juin.
Pour la présidente de la FPI Alexandra François-Cuxac, "le redémarrage de l'activité est encourageant mais incertain".
En particulier, "la reprise de l'accession est beaucoup trop timide, le frémissement est très insuffisant", dit-elle à l'AFP.
Pour relancer l'accession à la propriété, les promoteurs doivent s'efforcer de produire des "logements abordables, y compris pour les ménages les plus modestes", estime Mme François-Cuxac. La FPI prépare pour le mois de novembre, un "livre de propositions concrètes et chiffrées" sur ce sujet.
"Il existe des outils pour construire du logement abordable, sans faire appel à plus d'argent public", poursuit-elle, sans anticiper sur les propositions de la fédération.
Afin que la reprise du secteur notée ces derniers mois s'affirme, la FPI souhaite "une action résolue" du gouvernement sur les délais de construction et "la suppression des obstacles" qui l'entravent, car "le cycle du production des logements est passé de quatre à six ans" observe Mme François-Cuxac.