Les Bourses asiatiques repartaient à la hausse vendredi en début de séance, dans le sillage du rebond de Wall Street et des places européennes la veille, mais la nervosité reste vive au terme d'une semaine de montagnes russes sur des marchés déboussolés.
Les principales places asiatiques ont ouvert en hausse et affichaient des gains modérés en matinée ou à la mi-séance.
A Tokyo, l'indice Nikkei 225 des 225 valeurs vedette prenait 0,17% à la mi-séance (après avoir ouvert à +0,94%). Séoul a pris 1,47% à l'ouverture, ramené à +1,04% en fin de matinée, tandis que Hong Kong gagnait 1,31% et Shanghai 0,65%.
Sydney progressait de 1,40% à la mi-séance.
Les Bourses marchaient dans les pas des places américaine et européennes, qui ont nettement rebondi la veille, mais sur fond de volatilité extrême et d'inquiétudes persistantes sur la croissance aux Etats-Unis et la crise des dettes souveraines de pays de la zone euro.
"La volatilité très élevée des actions européennes et américaines se poursuivra vraisemblablement, jusqu'à ce que les questions de fond soient abordées de front", a déclaré Yutaka Miura, analyste chez Mizuho Securities, à l'agence Dow Jones Newswires.
Le pétrole est reparti à la baisse vendredi, après s'être redressé la veille grâce à la reprise des Bourses et des chiffres sur l'emploi plus encourageants que prévu aux Etats-Unis.
Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" perdait 47 cents à 85,25 USD et celui du Brent de la Mer du Nord reculait de 57 cents à 107,45 USD.
"Une légère appréciation du dollar a pesé sur les cours", a indiqué Victor Shum, analyste au cabinet de consultant Purvin and Gertz à Singapour, précisant que le marché était extrêmement volatil.
Les analystes s'attendent à la poursuite de cette volatilité sur le marché de l'or noir, avec des cours qui évoluent en fonction des Bourses mondiales et des poussées d'inquiétude des investisseurs sur les Etats-Unis et la zone euro.
L'or reprenait son souffle. Après avoir crevé le plafond des 1.800 dollars l'once jeudi, le métal jaune, valeur refuge des investisseurs, avec le yen, valait 1.754 USD à Hong Kong dans la matinée.
Depuis la fin de la semaine dernière, les marchés sont sur des montagnes russes. Cet accès de fièvre avait démarré jeudi, lorsque le spectre d'une nouvelle contagion de la crise en zone euro a ressurgi, avec en première ligne l'Espagne et l'Italie.
Le lendemain, la dégradation de la note des Etats-Unis par l'agence Standard and Poor's, une décision historique, a fait l'effet d'un coup de massue et plongé encore un peu plus les Bourses dans la tourmente.
Depuis, les marchés des Bourses, du pétrole et de l'or fluctuent au gré des poussées d'inquiétudes des intervenants, alimentées parfois par des rumeurs.
"Les marchés sont très nerveux. Il suffit d'une déclaration d'un responsable politique, d'un article de presse négatif pour que ça repique du nez", a observé Jean-Paul Pierret, analyste chez Dexia Securities.
Jeudi, Londres avait gagné 3,11% en clôture, Paris 2,89%, Francfort 3,28%, Milan 4,10%, Madrid 3,56% et Zurich 5%.
De l'autre côté de l'Atlantique, à la Bourse de New York, le Dow Jones a engrangé 3,95%. L'indice a enregistré cette semaine un mouvement de plus de 400 point au cours de quatre séances consécutives, pour la première fois de son histoire.
L'annonce d'une rencontre entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, des rumeurs d'interdiction des ventes à découvert ou encore une timide amélioration des chiffres du chômage aux Etats-Unis ont provoqué cette remontée, selon les analystes.
L'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA), le régulateur du secteur, a indiqué jeudi après la clôture des marchés européens, que les ventes à découvert seront restreintes en France, en Italie, en Espagne et en Belgique à partir de vendredi pour lutter contre les "fausses rumeurs" qui déstabilisent les marchés.