La présidente du Medef Laurence Parisot a approuvé lundi soir le principe d'une période de transition pendant laquelle Henri Proglio garderait la présidence de Veolia Environnement tout en dirigeant EDF, qu'elle juge "compréhensible".
Henri Proglio "a fait toute sa carrière dans cette entreprise, et au cours des dix dernières années a transformé cette entreprise en un champion du monde dans un secteur des plus porteurs pour l'avenir de l'économie, l'eau", a-t-elle argumenté sur France 2.
"Que Henri Proglio ait ressenti la nécessité d'une transition après avoir passé plus de 35 ans dans cette entreprise, avant de lâcher complètement les rênes, tout en prenant immédiatement les rênes d'EDF, parce que les exigences de la stratégie d'EDF l'imposait, ça me semble tout à fait acceptable", a-t-elle ajouté.
"On voit bien qu'il y a la nécessité d'un accompagnement" de Veolia pendant une période de transition, a encore noté Mme Parisot, ajoutant qu'elle avait été "d'abord étonnée" par cette situation "inhabituelle" d'une double casquette chez EDF et Veolia.
"Mais dans ce cas précis, c'est tout à fait compréhensible."
"Maintenant, la décision finale, elle appartient aux actionnaires de Veolia d'un côté, et à l'actionnaire Etat pour EDF de l'autre", a-t-elle remarqué.
En cumulant les fonctions de PDG d'EDF et de président de Veolia, Henri Proglio gère deux entreprises comptant près de 500.000 salariés pour un chiffre d'affaires total de plus de 100 milliards d'euros.
M. Proglio s'était engagé en octobre devant les députés à quitter progressivement ses fonctions au sein de l'ex-Générale des Eaux où il a fait toute sa carrière, mais sans donner de date précise.
Jeudi, face à la bronca provoquée par sa double rémunération, il avait renoncé aux 450.000 euros annuels que devait lui verser Veolia, et qui s'ajoutaient à un salaire de 1,6 million d'euros perçu chez EDF.
"Ce n'était absolument pas normal. (...) Il y avait une anomalie, sans aucun doute", a commenté Laurence Parisot à propos de cette double rémunération, qui "n'était pas du tout dans l'esprit" de ce que demande le Medef, selon elle.
Défendant Henri Proglio lundi soir, le président Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il ne resterait que "quelques mois" président de Veolia, le temps de la transition.