La Bourse de Paris a terminé la semaine en forte hausse, plus de 4%, portée par le rebond des valeurs financières et rassurée par les décisions politiques en Europe qui ont apaisé le climat d'incertitudes.
L'indice CAC 40 a terminé dans le vert pour la deuxième séance consécutive, prenant 4,02%, soit 124,22 points à 3.213,88 points, dans un volume d'échanges modéré de 4,84 milliards d'euros.
La place parisienne a connu une folle semaine, après la dégradation de la note de crédit AAA des Etats-Unis. Victime de multiples rumeurs, elle a même plongé de 5,45% mercredi, du jamais vu depuis décembre 2008.
"Les volumes sont plus faibles depuis l'interdiction des ventes à découvert", a commenté Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. Jeudi, le volume d'échanges atteignait 7,644 milliards d'euros.
Pour tenter de calmer les mouvements erratiques des marchés et tout particulièrement des valeurs bancaires plusieurs pays ont adopté des mesures anti-spéculatives temporaires.
En France, l'Autorité des marchés financiers (AMF), gendarme de la Bourse, a interdit les ventes à découvert sur les valeurs financières cotées à Paris pour une durée de 15 jours à compter de vendredi. Elle a par ailleurs annoncé l'ouverture d'une enquête sur les rumeurs qui ont malmené le titre Société Générale mercredi et jeudi.
Ce mécanisme spéculatif consiste à emprunter un actif dont on pense que le prix va baisser et à le vendre, avec l'espoir d'empocher une forte différence au moment où il faudra le racheter pour le rendre au prêteur.
Les valeurs concernées par l'interdiction ont toutes terminé en très nette hausse après des baisses spectaculaires mercredi. Parmi les principales, Axa a pris 4,35% à 10,91 euros, BNP Paribas 4,21% à 37,22 euros, CNP Assurances 8,18% à 12,29 euros, Crédit Agricole 2,10% à 6,51 euros, Natixis 9,22% à 3,11 euros et Société Générale 5,65% à 24,30 euros.
Toutes les valeurs du CAC 40 ont d'ailleurs fini dans le vert.
Par ailleurs, les investisseurs ont été rassurés par les signaux politiques envoyés au marché. "Jusqu'à mercredi il y avait beaucoup d'incertitudes mais depuis hier, on note des mouvements plus positifs des politiques", a estimé M. Marçais.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont notamment annoncé qu'ils allaient se réunir mardi pour évoquer la réforme de la gouvernance de la zone euro. Le gouvernement italien va de son côté adopter un nouveau plan de rigueur drastique de 45 milliards d'euros sur deux ans, dans l'espoir de stopper les attaques spéculatives contre l'Italie, rattrapée par la crise de la dette dans la zone euro.
Tous les regards sont désormais tournés vers les rencontres entre dirigeants européens.
Le marché parisien a également bien accueilli un indicateur américain: les ventes de détail outre-Atlantique ont affiché une nette hausse en juillet, en ligne avec les prévisions des analystes.
Le CAC 40 a aussi résisté à la publication d'une statistique plus inquiétante. La confiance des consommateurs américains a atteint son plus bas niveau depuis plus de 30 ans. Cet indice, publié par l'université du Michigan, s'est établi à 54,9, alors que les analystes tablaient sur une baisse moins marquée, à 62,5.
Le fait que le marché ne soit pas trop pénalisé par cet indicateur "est peut-être le signe que le marché se reprend vraiment", selon M. Marçais.
En début de séance, le marché avait été affecté par l'annonce d'une stagnation du produit intérieur brut (PIB) français au deuxième trimestre.
Ce chiffre confirme une nette décélération de l'activité alors que la Banque de France s'attendait à une croissance de 0,2% pour ce trimestre.