Les 9.000 salariés de Bouygues Telecom seront fixés sur leur sort mercredi après-midi à l'occasion d'un comité central d’entreprise (CCE), où l'opérateur devrait dévoiler son nouveau plan stratégique et ses conséquences sociales, a-t-on appris mardi de sources syndicales.
Le CCE est programmé mercredi à 13h30 au siège d'Issy-les-Moulineaux avec à l'ordre du jour le plan de transformation de l'entreprise, selon les syndicats FO, CFDT, CFTC et CFE-CGC/Unsa du groupe.
Le 15 mai, après l'échec de son mariage avec SFR, Bouygues a lancé un projet de refonte de sa filiale télécoms avec notamment un nouvel objectif d'économies de 300 millions d'euros par an, à partir de 2016. Un plan qui devrait déboucher sur de nombreuses suppressions de postes, craignent les syndicats.
Bouygues Telecom va présenter mercredi "sa nouvelle stratégie, qui est très attendue par les salariés et par les concurrents aussi", a affirmé à l'AFP Bernard Allain, délégué central FO, qui s'attend à une "stratégie très, très agressive qui va (entraîner, NDLR) forcément une refonte importante".
"Nous n'avons pas encore le nombre des suppressions de postes, mais on s'attend tous à un chiffre autour de 1.000", a indiqué le syndicaliste qui estime que les 1.500 à 2.000 réductions de postes évoquées par la presse sont "des rumeurs".
Lors du CCE, les syndicats vont également savoir les métiers et les structures touchées.
"Ce que nous allons négocier ensuite, ce sont les mobilités en interne et des reclassements groupe. Ce ne seront pas des licenciements secs, les gens ne se retrouveront pas à Pôle emploi", a assuré M. Allain, qui estime que le groupe Bouygues a les moyens "de reclasser un maximum les personnes".
La branche télécoms du groupe, créée par Martin Bouygues, est en difficulté depuis l'arrivée de Free, en 2012, qui a mené une guerre des prix à ses concurrents, rognant leurs marges, et fait perdre 200.000 abonnés à l'opérateur.
Pour se relancer, Bouygues Telecom a misé sur son réseau 4G. Il a aussi tenté de racheter SFR mais Vivendi, la maison mère de son concurrent, lui a préféré Numericable.
Au premier trimestre 2014, l'opérateur a encore vu son chiffre d'affaires chuter de 5%, à 1,08 milliard d'euros, et a essuyé sur la période une perte opérationnelle courante de 19 millions d'euros.