LONDRES (Reuters) - Le ralentissement de l'activité économique dans la zone euro s'est amplifié plus que prévu en août, sous la pression d'une activité des services en repli, montrent les enquêtes auprès des directeurs d'achat, qui suggèrent que le bloc pourrait entrer en récession.
L'indice PMI composite, qui combine services et activité manufacturière, ressort à 46,7 pour août - un plus bas depuis neuf mois - contre 48,6 pour juillet, montrent mardi les résultats de l'enquête mensuelle HCOP réalisée par S&P Global.
Une première estimation l'avait donné à 47,0.
"La zone euro n'est pas entrée en récession au premier semestre, mais le second semestre sera plus difficile", a déclaré Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank.
"Les indicateurs décevants ont contribué à une révision à la baisse de nos prévisions de PIB, qui s'établissent désormais à -0,1% pour le troisième trimestre".
L'indice des services est passé de 50,9 à 47,9, ce qui est inférieur à l'estimation "flash" à 48,3, les consommateurs subissant les conséquences de l'augmentation des taux et du coût élevé de la vie.
L'indice des nouvelles commandes, un indicateur de la demande, a poursuivi sa contraction, passant de 48,2 à 46,7, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis le début de l'année 2021.
L'enquête montre par ailleurs que les entreprises ne s'attendent pas à un revirement imminent, l'indice composite de l'emploi déclinant de 51,4 à 50,2.
"Les employeurs n'étaient pas très enthousiastes à l'idée de renforcer leurs équipes. Au vu de la situation actuelle, il est probable qu'ils s'orienteront vers des suppressions d'emplois plus rapidement que prévu", a ajouté Cyrus de la Rubia.
(Jonathan Cable, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)