Les Français mettent en moyenne 50 minutes pour aller au travail et en revenir, une durée qui s'est allongée de 10 minutes en douze ans, et y vont très majoritairement en voiture, selon une étude du ministère du Travail publiée lundi.
Entre 1998 et 2010, la proportion de salariés mettant plus d'une heure et demie pour faire l'aller-retour domicile/travail est montée à 16% (+4), tandis que ceux mettant entre une heure et une heure et demie sont désormais près d'un sur cinq (19%, +3), précise cette étude de la Dares, le service statistiques du ministère du Travail.
Ce temps moyen cache d'importantes disparités géographiques: les habitants de la région parisienne ont un temps de déplacement deux fois plus important que ceux des petits pôles urbains (68 minutes contre 35 minutes).
Les femmes ont des temps de déplacement légèrement moins longs (46 minutes) que les hommes (52 minutes), mais un quart d'entre elles (24%) effectuent habituellement un détour sur leur trajet "pour déposer un enfant, aller le chercher, faire des courses", contre 13% des hommes.
Les allers-retours dans la journée sont logiquement d'autant moins nombreux que le temps de trajet est long. Si 29% des actifs font, outre leur aller-retour quotidien, un ou plusieurs trajets supplémentaires, surtout pour la pause déjeuner, seul un sur dix est concerné quand le temps de trajet est d'une heure et demie ou plus.
En revanche, plus de six actifs sur 10 (64%) ayant un temps de trajet inférieur à 15 minutes font chaque jour au moins deux allers-retours, précise la Dares.
74% des personnes se rendent à leur travail en voiture, 11% par les transports en commun, 7% à pied, 4% en moto, mobylette ou scooter, et 3% à vélo. Entre 1998 et 2010, le recours aux transports en commun a baissé (de 15% à 11%), de même que celui à la marche à pied (de 17% à 7%).
Enfin, la fatigue liée aux déplacements, évoquée par seulement 15% des actifs, "apparaît directement liée" à leur durée, note l'étude, et c'est donc en région parisienne que les personnes se déclarent le plus souvent fatiguées par les trajets.