Les téléopérateurs de Téléperformance à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse, sont contraints de demander par mail l'autorisation de prendre une pause, même pour aller aux toilettes, a dénoncé mercredi Thierry Godec, délégué CFDT de l'entreprise.
Cette obligation, qui concerne quelque 200 des 400 salariés du site, est la conséquence de la mise en service mercredi d'un logiciel "de gestion de flux des appels" baptisé CAV (centre appel virtuel) à la demande d'un client, SFR-Numéricable, a expliqué M. Godec.
Les téléopérateurs travaillant pour d'autres clients ne sont pas concernés par ce logiciel.
"Ce logiciel oblige en fait les téléconseillers à travailler plus vite car il limite le temps dont ils disposent par exemple pour +historiser+ l'appel qu'ils viennent d'avoir", a déploré le syndicaliste.
Avec ce nouveau logiciel, le téléopérateur qui désire une pause dans les appels avec les clients doit désormais demander par mail l'autorisation. Et qu'il s'agisse d'un motif professionnel pour rentrer des informations ou privé, c'est le destinataire, le responsable d'équipe, son binôme ou encore celui dit le "vigiste" qui est appelé à donner son aval, ou non.
"C'est la même chose pour toutes les pauses, même les physiologiques", a dénoncé Thierry Godec, élu d'un CHSCT, rappelant que pendant sa journée de travail le salarié a le droit à une demi-heure de pause pour boire, aller aux toilettes, manger...
"Il y a un grand risque de non-réponse. Selon les statistiques, les cadres ne passent que 55 % de leur temps devant l'ordinateur. Alors si vous tombez sur les 45 % et que vous prenez un autre appel qui dure une heure, vous pétez un câble", dénonce M. Godec.
"J'ai 53 ans et depuis que je suis sorti de l'école je ne demande plus l'autorisation d'aller faire pipi", a-t-il ajouté.
Un préavis de grève a été déposé pour vendredi à partir de 14 heures pour protester contre ce logiciel, a encore indiqué M. Godec.
La direction de l'entreprise n'a pu être jointe par l'AFP.