La CGT du BHV-Marais (groupe Galeries Lafayette), à Paris, où un accord sur le travail dominical a été signé cette semaine par deux syndicats, a réaffirmé vendredi qu'elle s'opposerait à cet accord et "invité la CFTC à faire de même" pour "faire respecter l'avis" des salariés.
"Il serait incompréhensible que notre syndicat soit le seul à faire respecter l’avis majoritairement exprimé par les salariés lors du référendum de novembre 2015", écrit la CGT dans un communiqué, en invitant la CFTC à s'opposer à cet accord, comme elle même va le faire.
Le 22 novembre, les salariés du BHV de la rue de Rivoli, situé dans le Marais, l'une des zones touristiques internationales (ZTI) créées par la loi Macron, s'étaient exprimés, à une courte majorité (640 voix contre 627), contre un projet d'accord sur le travail dominical dans leur établissement.
Cette consultation déterminait la signature des syndicats prêts à le faire, qui n'avaient donc pas paraphé le texte négocié entre septembre et novembre.
Malgré ce résultat, des négociations se sont rouvertes fin mars au BHV. Le nouveau projet d'accord a été signé mardi par SUD-Solidaires BHV (33% des voix aux élections professionnelles) et la CFE-CGC (8%).
Les deux autres syndicats représentatifs, la CGT (34%) et la CFTC (25%), ont jusqu'au 12 mai pour faire valoir, le cas échéant, leur droit d'opposition. Pour qu'un droit d'opposition soit valable, il doit émaner de syndicats représentant plus de 50% des voix.
L'accord conclu pour trois ans prévoit un plafond de 15 dimanches travaillés (payés doubles et avec récupération) par an pour les salariés travaillant habituellement la semaine. Pour ceux de fin de semaine (environ 150 embauches prévues), les 15 premiers dimanches seront majorés de 100%, les suivants de 50%, sans récupération.
Le texte prévoit aussi un engagement de la direction à ne pas fermer trois magasins en région parisienne et à Lyon pendant la durée de l'accord, ainsi que la suppression de la nocturne hebdomadaire, a précisé François Le Menuet (SUD-Solidaires BHV).
En novembre, le projet d'accord prévoyait une majoration de 100% et un repos compensateur uniquement pour les cinq premiers dimanches travaillés.
Rappelant que SUD-Solidaires BHV était "à la base contre" les ouvertures dominicales, M. Le Menuet a expliqué la position du syndicat par la volonté de "négocier au mieux pour les salariés" face à une évolution à laquelle "on ne va pas échapper".