La compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn a annoncé jeudi la fin immédiate d'une énième grève lancée mardi par le syndicat des conducteurs de trains GDL, après que ce dernier a accepté la mise en place d'une médiation.
"Des milliers d'usagers peuvent respirer: la grève de GDL prend fin immédiatement", a indiqué dans un communiqué Deutsche Bahn, disant s'être entendue dans la nuit de mercredi à jeudi avec le syndicat pour une procédure de médiation afin de faire avancer des négociations qui achoppent depuis des mois.
Neuvième grève depuis septembre, la deuxième ce mois-ci, ce mouvement débuté mardi dans le fret et étendu mercredi au trafic voyageurs a affecté des millions d'usagers et menaçait de s'étendre jusqu'au long week-end de la Pentecôte. Le syndicat avait laissé entendre que la grève pourrait durer plus longtemps que la précédente, qui s'était étalée sur six jours début mai.
"Nous sommes soulagés", a déclaré Ulrich Weber, le directeur du personnel de l'entreprise publique dans le communiqué.
Deutsche Bahn devait informer dans la matinée de la date d'un retour à la normale du trafic.
La procédure de médiation, réclamée depuis longtemps par Deutsche Bahn, doit commencer le 27 mai et durer trois semaines. Chaque partie sera amenée à nommer un médiateur.
Des questions de représentativité sont au coeur du bras de fer à l'oeuvre depuis des mois. Le syndicat GDL, à la taille plutôt modeste (19.000 adhérents pour 196.000 salariés à Deutsche Bahn), veut pouvoir négocier des accords salariaux pour d'autres catégories de personnel que les conducteurs, ce que refuse la direction.
L'Allemagne, régulièrement montrée en exemple pour la qualité de son dialogue social, a connu récemment une série inédite de conflits sociaux, chez Deutsche Post, Lufthansa (XETRA:LHAG) ou dans les jardins d'enfants.
Face à la multiplication de ces mouvements sectoriels, le gouvernement a élaboré une loi, structurée autour du principe "une entreprise, un accord salarial". Le texte est censé mettre les syndicats au diapason en évitant la multiplication des accords salariaux au sein d'une même entreprise.
Attendue avec bienveillance par les milieux patronaux, la loi renforce le pouvoir des gros syndicats mais elle suscite les inquiétudes des petites organisations qui, à l'image de GDL, verront leur pouvoir de négociation rogné.
Ce texte pourrait être adopté vendredi par les députés du Bundestag (chambre basse du Parlement) et entrerait en vigueur au plus tôt le 1er juillet.