La fusée Vega, la plus petite de la gamme d'Arianespace, est désormais pleinement opérationnelle et se prépare à franchir un nouveau palier dans l'innovation, au côté d'Ariane 6, a annoncé lundi son principal constructeur.
Le carnet de commandes est plein: sur les quatre prochaines années, 10 lancements sont prévus, et tous ont trouvé preneur, a expliqué le groupe italien Avio, acteur principal du projet.
Dans les grands hangars gris de Colleferro, perdus dans les collines au sud de Rome, Avio fabrique 65% de la petite fusée européenne, conçue pour le lancement, depuis la base de Kourou en Guyane française, de petits satellites scientifiques et d'observation de la Terre en orbites basses ou héliosynchrones.
C'est de là aussi que sortent les propulseurs externes d'Ariane 5, le lanceur principal d'Arianespace, qui a bouclé une année 2015 "exceptionnelle" et entend bien poursuivre sur sa lancée.
"Nous avons un excellent projet industriel, les résultats sont là", a salué lundi Jan Wörner, directeur général de l'Agence spatiale internationale (ESA), en visite à Colleferro, en insistant sur la compétitivité, la flexibilité et la capacité d'adaptation de la gamme européenne.
Mais face à la concurrence internationale, en particulier de l'Américain SpaceX, l'Europe ne peut pas se reposer sur ses lauriers et "doit prévoir la suite", a-t-il insisté.
C'est l'objectif de projets Vega C et Ariane 6, pour lesquels de nouveaux hangars sont en cours de construction à Colleferro, où sera fabriqué le P120C, le moteur à propulsion liquide qui sera commun aux deux fusées.
Les deux nouveaux lanceurs, qui devraient mettre Vega et Ariane 5 à la retraite à l'horizon 2023, visent une réduction des coûts de 40 à 50%, "mais nous continuons les recherches pour réduire les coûts de 30% supplémentaires", a affirmé Giulio Ranzo, PDG d'Avio.
Le groupe italien emploie plus de 800 salariés et a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros, à 50% avec Ariane 5 et à 44% avec Vega.