STRASBOURG (Reuters) - Le Front national a annulé mercredi les menaces de sanction visant son ancienne tête de liste aux municipales à Nancy, accusé de soutien à des associations homosexuelles, a-t-on appris auprès de Florian Philippot, vice-président du parti.
La décision intervient après que l'Est Républicain a révélé que Pierre Ducarne, un étudiant de 23 ans, était convoqué devant la commission des conflits du FN pour "une attitude communautariste et des insultes proférées envers un dirigeant du Front national".
"Il a été décidé que la commission des conflits ne se réunirait pas sur son cas, qu'il n'était pas convoqué et qu'il ne serait pas sanctionné. Le dossier est vide", a dit à Reuters Florian Philippot.
"Pierre Ducarne n'a pas, en tant que responsable du Front national, soutenu une association communautariste, ce qui aurait été contraire aux valeurs du parti. Il n'est pas un responsable du parti et c'était dans un cadre privé", a-t-il ajouté.
Le jeune homme, dont la liste a obtenu 6,91% des voix lors des municipales, se voyait reprocher sa présence le 27 septembre aux côtés de militants de la cause homosexuelle lors d'une fête des associations à Nancy.
Pierre Ducarne, qui ne cache pas son homosexualité et soutient Alain Juppé, sur son compte Twitter, quand le maire de Bordeaux affirme qu'on ne pourra pas revenir sur le mariage pour tous, s'était attiré les foudres de Bruno Gollnisch, ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen et actuel membre du comité central du parti.
"Pierre Ducarne brouille singulièrement le message porté par notre mouvement et déboussole beaucoup de nos électeurs", disait le député européen dans un commentaire posté le 3 octobre sur son blog.
La réponse de l'étudiant nancéien à l'élu aurait motivé le terme d'insultes dans la convocation dont il faisait l'objet et qui a été confirmée à Reuters par Dominique Bilde, secrétaire départementale par intérim du FN de Meurthe-et-Moselle.
La semaine dernière, un conseiller municipal FN de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), récemment converti à l'islam, avait été suspendu dans l'attente d'une réunion de la commission des conflits, pour avoir fait du "prosélytisme" auprès de cadres du parti.
(Gilbert Reilhac, édité par Gérard Bon)