PARIS (Reuters) - François Hollande a appelé mercredi le président du Medef à prendre ses responsabilités dans les discussions sur l'assurance chômage et défendu un projet de réforme du Code du travail équilibré.
Pierre Gattaz a menacé mardi de se retirer des négociations sur l'assurance chômage si le gouvernement ne revenait pas à la version initiale du projet de loi porté par la ministre du Travail, Myriam El Khomri.
"Le patronat doit comprendre qu'il ne peut pas demander à l'État de faire davantage pour alléger les charges des entreprises, sans que lui-même prenne ses responsabilités", déclare le président de la République dans un entretien publié en fin de journée sur le site du quotidien d'Eure-et-Loir L'Echo Républicain.
"Toutes les organisations, qu'elles représentent les salariés ou les employeurs, doivent chercher le compromis, c'est lui qui assure l'équilibre de notre société", ajoute François Hollande, qui doit visiter une usine du laboratoire Novo Nordisk (CO:NOVOb) à Chartres jeudi matin.
"Il serait paradoxal que ceux qui demandent qu'il y ait moins d'État ne soient pas capables de négocier avec les partenaires sociaux", insiste-t-il.
D'autant plus que, selon le président, le projet de loi Travail "a été corrigé et son équilibre a été trouvé" à la fois pour les jeunes et pour les PME.
Les députés, qui entameront l'examen du texte le 3 mai, "ont fait des propositions pour simplifier les règles et favoriser les accords qui pourraient être passés dans ces entreprises pour organiser le travail, sans remettre en cause les droits fondamentaux des salariés", dit encore François Hollande.
Les organisations patronales, qui avaient initialement bien accueilli le texte, estiment que les changements que le gouvernement a apportés pour apaiser la contestation des organisations de jeunesse et de certains syndicats de salariés l'ont vidé de son sens.
La volonté du gouvernement de rendre obligatoire la surtaxation des contrats à durée déterminée (CDD) afin d'inciter les entreprises à privilégier les contrats à durée indéterminée (CDI) a accentué leurs critiques.
Dans le sillage du Medef, la CGMPE (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) a annoncé mercredi qu'elle ne signerait pas la prochaine convention d'assurance chômage si elle prévoyait une telle surtaxation.
(Myriam Rivet, édité par Matthieu Protard)